Luanda: nouvelle avancée dans les négociations entre Kinshasa et Kigali

Thérèse Kayikwamba Wagner
Thérèse Kayikwamba Wagner

Les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda ont signé, le 25 novembre à Luanda, un "Concept d’opérations" (CONOPS) encadrant les efforts de stabilisation dans l’Est de la RDC. Ce document, approuvé lors de la sixième réunion ministérielle sous la médiation du président angolais João Lourenço, fixe les modalités des actions contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et du désengagement des forces rwandaises.

Le plan se déploiera en quatre phases bien définies. La première étape, qui s’étendra sur quinze jours, consistera à analyser le niveau de menace posé par les FDLR, à localiser leurs positions et leurs équipements. Parallèlement, le Rwanda devra fournir des informations sur ses "mesures défensives" et s’engager à mettre fin à ses incursions transfrontalières. La deuxième phase prévoit des actions ciblées pour neutraliser les FDLR et leurs alliés, suivies d’une évaluation conjointe des progrès réalisés. La troisième étape portera sur une revue générale des opérations afin de mesurer leur efficacité. Enfin, la quatrième phase sera celle de la stabilisation, passant par la démobilisation, le rapatriement et la réintégration des ex-combattants FDLR, ainsi que par la normalisation des relations entre Kinshasa et Kigali.

L’objectif principal de ce plan est de rétablir un climat de confiance entre les deux pays, tout en garantissant un environnement sécurisé permettant la reprise des activités socio-économiques dans l’Est de la RDC. Cependant, le document reconnaît plusieurs défis majeurs, notamment le risque de représailles des FDLR contre les populations civiles, la stigmatisation de certaines communautés, et la nécessité d’un engagement politique fort des deux parties pour instaurer une confiance mutuelle.

La MONUSCO, par la voix de sa cheffe Bintou Keita, a félicité les deux parties pour cette avancée, tout en réaffirmant son soutien au mécanisme de vérification mis en place par la médiation angolaise. Elle a également appelé au respect du cessez-le-feu en vigueur depuis le 4 août 2024 pour accompagner la mise en œuvre du CONOPS. De son côté, Peter Stano, porte-parole des Affaires extérieures de l’Union européenne, a salué cette initiative et exprimé l’engagement de l’UE à soutenir les efforts de paix dans la région.

Ce plan, qui intervient après plusieurs mois de négociations infructueuses, constitue une avancée significative dans la recherche de solutions au conflit complexe qui oppose les deux pays. Il reste à voir si cette étape diplomatique se traduira par des progrès concrets sur le terrain, où les tensions restent vives.