Kamanda Wa Kamanda Muzembe a été élu ce vendredi président de l'Union nationale de la presse du Congo (UNPC), s'imposant comme le nouvel homme fort d'une profession en quête de réforme. Devant des centaines de partisans réunis à Kinshasa, Kamanda a promis de restaurer l'image du journalisme congolais, miné par des problèmes de gouvernance, de précarité et de manque de respect de la déontologie.
Dans un discours empreint d’émotion, il a affirmé : « Je m’engage à défendre une profession qui, aujourd’hui, n’est plus celle que nous avons connue lorsque nous sommes entrés dans le métier. Il faudra rehausser la corporation et redonner ses lettres de noblesse aux journalistes congolais. »
Réformes ambitieuses
Kamanda Wa Kamanda, connu pour son franc-parler, a annoncé une série de réformes visant à améliorer les conditions de travail des journalistes et la viabilité des entreprises de presse. Il a insisté sur la nécessité de créer de « véritables entreprises de presse », capables de payer convenablement leurs employés et d’assurer leur sécurité sociale.
« Nous devons avoir des entreprises de presse viables, qui sachent rémunérer leurs employés, garantir leur sécurité sociale, et leur offrir une retraite honorable », a-t-il martelé, évoquant les conditions difficiles dans lesquelles opèrent de nombreux professionnels des médias en RDC.
Le nouveau président de l’UNPC s’est également engagé à renforcer la formation continue des journalistes, soulignant l’importance d’élever le niveau des compétences au sein de la profession. « Des formations seront organisées au pays et à l’étranger, ouvertes à tous, sans discrimination », a-t-il précisé, ajoutant que les standards internationaux devront être appliqués pour garantir une information rigoureuse et de qualité.
Protection des journalistes
Kamanda Wa Kamanda a également placé la sécurité des journalistes au cœur de son programme. Il a promis de lutter contre les arrestations arbitraires et les intimidations dont sont souvent victimes les professionnels des médias dans l’exercice de leurs fonctions. Il a évoqué la mise en place d’une assistance judiciaire gratuite pour tout journaliste en difficulté.
« Je serai le plus présent à vos côtés. Mon numéro est à votre disposition. En cas de problème, n’hésitez pas à m’appeler, je serai là pour vous, et rien que pour cette profession à laquelle j’ai consacré toute ma vie », a-t-il assuré.
Il a également plaidé pour l'adoption d'une loi qui conférerait au journaliste un statut particulier en République Démocratique du Congo, afin de protéger leurs droits et de garantir l’exercice libre de leur profession.
Hommages et remerciements
Durant son discours, Kamanda Wa Kamanda a tenu à remercier ses soutiens, rendant un hommage particulier à Moïse Musangana, un concurrent qui s’est retiré de la course. « Je remercie mon ami Musangana de m’avoir laissé la voie. C’est un homme de grande valeur que j’ai toujours respecté », a-t-il déclaré.
Il a également salué Modeste Shabani, candidat qui a dirigé l’UNPC par intérim après le décès soudain de Boucar Kasonga Tshilunde, ancien président de l’UNPC. « Je n’oublie pas Boucar Kasonga Tshilunde, un ami et un frère, dont le départ brutal m’a poussé à reprendre le flambeau et à me porter candidat », a confié Kamanda avec émotion.
Une profession en crise
L'élection de Kamanda intervient à un moment crucial pour la presse congolaise. Le secteur est en proie à de multiples défis, notamment la précarité des journalistes, les pressions politiques, les arrestations arbitraires et un cadre légal souvent flou.
Kamanda a fait campagne sur une plateforme de réformes structurelles, promettant de restaurer l’autorité et la crédibilité de l’UNPC, jugée affaiblie par des querelles internes et des conflits persistants entre ses membres.
« Il faut assainir notre profession. Que seuls ceux qui remplissent les qualités de journaliste puissent exercer le métier. Nous allons œuvrer en faveur de l’unité, de la cohésion et de la solidarité pour tourner la page des divisions qui ont fragilisé notre corporation », a-t-il insisté.
En plaidant pour un retour à une presse éthique, il a souligné que la carte de presse sera désormais un outil essentiel pour garantir le respect et la protection des journalistes dans l'exercice de leur profession.
Perspectives et défis
L'élection de Kamanda Wa Kamanda ouvre une nouvelle ère pour l'UNPC, mais les défis sont immenses. La presse congolaise, souvent qualifiée de « quatrième pouvoir », peine à jouer pleinement son rôle en raison des pressions politiques, économiques et judiciaires. Le nouveau président a promis de placer le bien-être social et professionnel des journalistes au centre de ses préoccupations.
Avec l’expérience qu’il a acquise sur le plan international, notamment à Africa numéro 1 et à Radio France Internationale (RFI), Kamanda entend insuffler un nouvel élan à la presse congolaise en alignant les pratiques locales sur des standards internationaux.
« Ensemble, nous construirons une UNPC forte, solide et respectée. Ensemble pour une UNPC bâtie sur des idées novatrices ! », a-t-il conclu, sous les acclamations de ses partisans, avant de quitter l’estrade.