RDC: Avec un taux d'exécution des dépenses de  38,6%  à fin juillet, le budget 2024 peine à faire évoluer les secteurs de développement

Photo d'illustration
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Selon les chiffres dévoilés par la Direction générale des politiques et  programmation budgétaires du ministère du budget de la RDC, le taux d'exécution des dépenses publiques à fin juillet est inquiétant. En effet, à cette période, seulement 38,6% des dépenses prévues ont été réalisées, soit un montant total de plus de 8 milliards quatre cent vingt-trois millions de FC, soit un peu plus de 3 milliards USD.

La non-exécution des dépenses a eu des répercussions notamment sur les fonds de péréquation, les subventions aux services déconcentrés et les bourses d'études, renseigne ce service public. 

Le fonds de péréquation, destiné à réduire les inégalités sociales dans différentes régions du pays a particulièrement été affecté par le non-paiement. Le tableau de la Direction générale des politiques et  programmation budgétaires indique que le taux d’exécution  de dépense pour le fonds de péréquation est de 0,0 %, alors que les prévisions  linéaires s'élevaient à plus de 407 millions USD.

Les services déconcentrés, chargés de fournir des services publics de proximité, sont également impactés. Aucune dépense n’a été exécutée en leur faveur, alors que leurs prévisions linéaires étaient  de plus de 13 milliards de FC, soit un près de 5 millions USD.  Plusieurs observateurs estiment que cette situation compromet leur fonctionnement et leur capacité à répondre aux besoins des populations.

Un autre secteur impacté est celui de l’éducation, spécialement en ce qui concerne la bourse d’études. Aucune dépense y affectée n’a été exécutée à fin juillet, alors  que les prévisions linéaires s’élevaient à  plus de 5 milliards de FC, soit un peu plus de 2 millions USD.

Selon la direction des politiques et de programmation budgétaire, les dépenses effectuées jusque-là concernent exclusivement les ressources propres qui représentent un taux d’exécution de 55, 7% contre les prévisions linéaires qui se chiffrent à 15 119 946 530 838 FC.

Si ces dépenses aussi importantes pour le développement du pays peinent à être exécutées, les dépenses exceptionnelles et de paiement quant à elles, sont exécutées sans difficultés. Selon les chiffres publiés par la BCC et consultés par le Centre de recherches en finances publiques et développement local (CREFDL), les dépenses exceptionnelles du gouvernement se sont élevées à 2.856 milliards CDF (1,1 milliard USD), à fin juin. Comparativement aux prévisions annuelles de 870,0 milliards de FC (348 millions USD), le dépassement est de  328,27%. 

Cette situation laisse le pays dans une  difficulté « de résorber » le taux de chômage et de la pauvreté et de ne pas être prête à éradiquer la malnutrition « d’autant plus qu’il y a moins d’investissement vers les secteurs porteurs de croissances », notait  le CREFDL, dans une étude récente. 

Bruno Nsaka