La RDC se positionne pour maximiser les bénéfices de son partenariat avec la Chine, ciblant des secteurs stratégiques

La RDC cherche à renforcer son partenariat commercial avec la Chine, dans le cadre des engagements pris lors du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) 2024. Le président Félix Tshisekedi a exposé lundi 9 septembre aux membres du gouvernement les résultats de sa récente mission d’une semaine en Chine. À cette occasion, la Chine a réitéré son engagement envers le développement africain, promettant une enveloppe de 50 milliards de dollars destinés à soutenir les projets d'infrastructures, d’agriculture et d’énergies vertes en Afrique au cours des trois prochaines années.

Le président Tshisekedi voit cette initiative comme une "opportunité formidable" pour la RDC, visant à capter une part importante de ces financements pour ses secteurs prioritaires. Il a ainsi annoncé la création d’une Task Force sous sa supervision directe, chargée de maximiser les avantages de cette coopération avec la Chine. L'équipe inclut le Vice-Premier Ministre, Jean Pierre Bemba, ministre des Transports, et le ministre du Commerce Extérieur. Leur mission : identifier et développer des projets concrets pour dynamiser les secteurs clés comme l’agriculture, l’infrastructure, l’industrie, l’énergie et la transition énergétique.

Une interdépendance économique stratégique

La Chine est déjà un partenaire commercial incontournable pour la RDC. En 2023, environ 50% des exportations congolaises étaient destinées à la Chine, principalement des produits miniers. La RDC détient entre 60 et 70% des réserves mondiales de cobalt, un minerai stratégique utilisé dans les batteries électriques et les smartphones, dont 90% des exportations congolaises de cuivre et de cobalt sont acheminées vers la Chine.

En 2023, la Chine a importé pour 18,7 milliards de dollars de produits en provenance de la RDC, créant un excédent commercial de 14,2 milliards de dollars en faveur du pays. Ce surplus est principalement dû à l’exportation des richesses minières congolaises. Ce commerce bilatéral a largement favorisé la RDC, faisant de la Chine un moteur de son développement économique.

En parallèle, les exportations chinoises vers la RDC connaissent une croissance fulgurante. Entre 2017 et 2022, les exportations chinoises ont augmenté à un rythme annuel moyen de 36,7%, atteignant 5 milliards de dollars en 2022. En 2023, les exportations de la Chine vers la RDC représentaient 4,5 milliards de dollars.

Un potentiel de diversification au-delà des ressources minières

Si la coopération sino-congolaise est historiquement concentrée sur le secteur minier, la RDC cherche désormais à diversifier son économie. Le pays dispose d’un immense potentiel agricole avec 80 millions d’hectares de terres arables, une ressource sous-exploitée qui pourrait devenir un levier de croissance. En mobilisant les fonds de la coopération sino-africaine, Tshisekedi entend développer cette filière, tout en renforçant les infrastructures et les projets d’énergie verte.

Avec 100 millions d’habitants et un marché régional de 250 millions de consommateurs grâce à ses 9 pays voisins, la RDC possède des atouts considérables pour devenir un acteur clé dans le commerce inter-africain et international.

Perspectives de long terme

Le président Tshisekedi veut s’assurer que la RDC tire pleinement parti de ses richesses et des investissements chinois, tout en consolidant un partenariat commercial durable. La mise en place de la Task Force est une initiative stratégique qui vise à garantir que la RDC ne soit pas simplement un exportateur de matières premières, mais qu'elle développe également ses capacités industrielles et agricoles, maximisant ainsi son autonomie économique.