Incidents de Luilu dans le Lualaba : deux exploitants tués, plusieurs blessés, une mission gouvernementale prévue

La récente situation tendue dans la ville de Kolwezi, chef-lieu de la province minière de Lualaba, plus précisément au quartier Luilu, dans la commune de Dilala, a été abordée lors de la onzième réunion du Conseil des ministres tenue le vendredi 30 août 2024. Selon la note d'information présentée par le VPM, ministre de la Défense nationale et Anciens Combattants, Guy Kabombo Mwadiamvita, cette situation, qui a entraîné la mort de deux personnes, a été causée par une société minière qui a fait appel aux militaires pour déloger les exploitants illégaux de leur site.

"Au Lualaba, il a évoqué les événements de Luilu, où une société minière a requis l'intervention de l'armée pour faire partir les exploitants illégaux de leur site, dans la nuit du dimanche 25 au lundi 26 août 2024, ce qui a conduit à la mort de deux exploitants et a fait de nombreux blessés. Le Vice-Premier Ministre, Ministre de la Défense nationale et Anciens Combattants, envisage d’y envoyer une mission pour identifier les sites miniers qui ont réellement besoin d’être sécurisés par les forces armées", rapporte le compte rendu de la réunion lu par le porte-parole du gouvernement.

La situation était tendue dans la journée du lundi 26 août dans la ville de Kolwezi, chef-lieu de la province minière de Lualaba, en raison d'une intervention musclée des forces de l’ordre et de sécurité contre les activités des creuseurs artisanaux au quartier Luilu, dans la commune de Dilala. Des échauffourées ont opposé les agents de sécurité armés à un groupe de mineurs après la décision des autorités de déloger les exploitants miniers artisanaux de la zone de Rulco, une décision mal acceptée par les mineurs. Les bilans de ces violences varient, selon plusieurs sources contactées par ACTUALITE.CD.

Selon le cadre de concertation de la société civile du Lualaba, des manifestants en colère ont vandalisé le poste local de la police avant de s'attaquer aux vendeurs du quartier Luilu. Débordés, les éléments de la police ont été renforcés par des militaires de l’unité de la GR (Garde républicaine) qui ont tiré “dans tous les sens” pour rétablir l'ordre, explique Chadrack Mukad, coordonnateur du cadre de concertation de la société civile du Lualaba. Il rapporte un bilan provisoire de deux morts : un militaire et une femme.

En revanche, l’antenne locale de la Commission nationale des droits de l'homme (CNDH) dresse un bilan provisoire de trois morts. Son coordonnateur, Arthur Kabulo, qui condamne ces actes, appelle au calme et demande des enquêtes pour établir les responsabilités.

La Nouvelle Société Civile Congolaise, pour sa part, évoque un bilan de cinq morts et plusieurs blessés. Son coordonnateur, Lambert Menda, condamne ces actes et préconise un dialogue franc entre les autorités provinciales et les mineurs artisanaux. Il indique que la création de zones minières artisanales réduirait sensiblement les conflits entre industriels et artisans.

Clément MUAMBA