La décision n’était pas connue jusqu'à ce que les États-Unis l'annoncent jeudi. En effet, les USA ont salué la trêve “humanitaire” de deux semaines à laquelle les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23 qui se battent au Nord-Kivu. Cette trêve, d’après un communiqué de la Maison blanche, débute ce vendredi et vise à faciliter le retour des déplacés dans leurs milieux, mais aussi l’accès des humanitaires où ils interviennent.
La situation humanitaire au Nord-Kivu est désastreuse, avec près de 3 millions de personnes déplacées internes. Des centaines de milliers de déplacés sont concentrés autour de Kanyabayonga depuis l’intensification des combats fin juin dans le territoire de Lubero où le M23 a conquis plusieurs agglomérations importantes.
"La trêve humanitaire de deux semaines, qui débutera le 5 juillet à minuit, heure locale, et se poursuivra jusqu'au 19 juillet, engage les parties au conflit à faire taire leurs armes, à permettre le retour volontaire des personnes déplacées et à fournir au personnel humanitaire un accès sans entrave. aux populations vulnérables. La trêve couvre les zones d'hostilités qui touchent le plus les populations civiles", précise le communiqué de la Maison blanche.
Les États-Unis indiquent qu’ils soutiennent le processus de Luanda et les efforts du gouvernement angolais pour remédier aux facteurs actuels et historiques qui perpétuent la crise dans l’est de la RDC.
"Les gouvernements de la RDC et du Rwanda ont exprimé leur soutien à cette trêve humanitaire de deux semaines visant à soulager les souffrances des populations vulnérables et à créer les conditions d'une désescalade plus large des tensions dans l'est de la RDC. Le gouvernement américain appelle toutes les parties à respecter l’esprit de la trêve avant qu’elle n’entre en vigueur", ajoute le communiqué.
Après la perte de Kanyabayonga et la conquête de Kayna, Miriki ainsi que Kirumba dans le territoire de Lubero, le Chef de l'État Félix Tshisekedi avait convoqué le conseil supérieur de la défense pour réorganiser l'offensive des Forces Armées de la République Démocratique du Congo. Selon le porte-parole du gouvernement, des mesures ont été proposées au chef de l'État par les autorités militaires pour reprendre le plus vite possible les différentes zones occupées par les rebelles du M23. Depuis lors, la réaction des FARDC se fait toujours attendre. Sur terrain, c'est le statu quo à Kaseghe où les rebelles veulent quitter la route nationale et dévier par Mbingi afin d’atteindre Lubero. Mais depuis ce lundi, ils n'osent pas avancer car ils sont butés à un important bouclier de l'armée congolaise et des Wazalendo au village de Alimbongo.
Clément MUAMBA