Désengagement de la Monusco : Bruno Le Marquis appelle au changement de narratif sur la situation de la RDC

Bruno Lemarquis, Représentant Spécial adjoint du Secrétaire Générale, Coordonnateur résident et humanitaire
Bruno Lemarquis, Représentant Spécial adjoint du Secrétaire Générale, Coordonnateur résident et humanitaire

A la tête d'une délégation d'une vingtaine de partenaires financiers et techniques de la RDC, Bruno Le Marquis, représentant spécial adjoint à la Monusco, Coordonnateur résident et Coordonnateur des opérations humanitaires, a appelé au changement de narratif pour ceux qui n'ont que l'image de la guerre pour la RDC. 

Au cours d'une réunion tenue à Bukavu avec les autorités provinciales et quelques partenaires, il a appelé à un changement de discours sur la RDC.

« Souvent quand on parle du Congo, à l'extérieur on dit que c'est un pays en guerre, c'est un pays en crise, il n'y a que ça qui compte, c'est important de changer le narratif du Congo », a dit Bruno Le Marquis devant la presse.

Pour lui, la balance se penche entre plusieurs potentialités à exploiter au Sud-Kivu tels que le commerce et la forêt mais aussi des défis à relever telle que la justice.

« La province a un potentiel incroyable, la forêt, la pêche, l'agriculture, le commerce, la jeunesse. Avant de parler des défis, il faut parler des potentialités, des opportunités de cette province, le gaz dans le Lac, l'hydro-électricité, tout ça, tend les bras à la province. Il faut juste résoudre certains défis, il y des défis sécuritaires, défis des infrastructures, de la justice, il y a beaucoup de victimes des violences, des abus sexuels, dans cette province. Comment peut-on se remettre sur ces deux pieds si on n'a pas la justice ? », s’interroge-t-il.

Un autre grand défi dans la province est le défi sécuritaire avec le retrait de la Monusco, la protection des civils, notamment pour les personnes déplacées. 22% de la province du Sud-Kivu est déplacée et puis le défi de la protection des civils pour les populations à risque, insiste Bruno Le Marquis.

Au Sud-Kivu, cette  mission du groupe de coordination des partenaires constituée d'une vingtaine de partenaires partagés entre des partenaires techniques et financiers du Congo est également venue dans le contexte global de la stabilité de la province, mais plus particulièrement dans la conjoncture du désengagement de la Monusco et la transition de la Monusco.

« La transition c'est quoi ? C'est une fois que la Monusco est partie, certaines des tâches de la Monusco vont être transférées au gouvernement congolais quant à ce qui concerne la sécurité, la protection des civils, les droits de l'homme, le renforcement des institutions, l'appui au PDDRC-S. Et c'est le gouvernement de la RDC qui est en charge mais les partenaires sont là pour aider. Tout le monde veut que ça soit une réussite, tout le monde doit se mobiliser pour aider les institutions congolaises », a indiqué Le Marquis.

Et de préciser : 

« Cette visite a lieu dans ce cadre, c'est pour que tous ces partenaires se rendent sur terrain pendant une semaine. Que dès cette transition, on tire les leçons positives pour le Nord-Kivu, pour la transition en Ituri mais aussi pour des transitions des missions des Nations Unies qui se retirent dans d'autres pays ».

Dans la foulée, il y aura également l'appui nécessaire pour assurer la protection des civils, contribuer à la lutte contre l'impunité, au système pénitentiaire. Pour le gouverneur intérimaire du Sud-Kivu, tout s'articule sur la stabilité de la province.

Au Sud-Kivu, plusieurs bases de la Monusco notamment celles de Kamanyola, Kavumu, Baraka ont été remises au gouvernement par la Monusco, l'etape suivante est la transition.

Justin Mwamba