Lors d’un échange le 1er mai avec la communauté congolaise vivant en Belgique, le président Félix Tshisekedi a exprimé le souhait de mettre à jour la constitution de la RDC pour l'adapter au contexte actuel du pays. Une annonce qui ne rencontre pas l’assentiment à la fois de la société civile et de l'opposition congolaise.
A cet effet, le mouvement Forum citoyen a lancé, le 15 mai à Kinshasa, sa campagne citoyenne pour défendre et protéger la constitution de la République, tel que publiée le 18 février 2006.
Cette initiative, précise Martin Milolo, porte-parole du mouvement, vise à sensibiliser la population sur la compréhension de la Constitution en vue de l'amener à la défendre et à la protéger, mais aussi à lutter contre sa violation. “ La campagne va s'étendre sur toute l'étendue du territoire national, à travers des actions citoyennes ”, a-t-il dit.
" La constitution est sacrée"; " ne touche pas à ma constitution" ; "silisa nde nzala" entendu en français “ mets plutôt fin à la famine” sont des messages qui ont été lancés lors de cette activité à laquelle ont pris part Martin Fayulu, Jean-Claude Katende de l'Asadho et Paulin Mpunga, vice président du centre d'étude sur l'état de droit en Afrique.
Trois thèmes principaux ont été abordés dont la nécessité de la défense de la Constitution du 18 février 2006, la Constitution et le peuple ainsi que les défis de la mise en œuvre de la Constitution congolaise de 2006.
Devant la communauté congolaise vivant en Belgique, Félix Tshisekedi a annoncé la mise en place dans les prochains jours d'une commission nationale multidisciplinaire censée réfléchir pour arriver à la proposition d'une nouvelle constitution au pays. Pour l’actuel chef de l’Etat congolais, l'actuelle constitution mise en place à la suite d'un conflit avec les belligérants, est devenue obsolète et ne cadre plus avec les réalités politiques du moment.
En réaction, Jonas Tshombela, coordonateur national de la Nouvelle société civile congolaise (NSCC) s’est également insurgé contre l’éventuelle révision de la constitution. Pour lui, la période n’est pas assez bien choisie au regard notamment de plusieurs défis auxquels le pays fait face.
Dans la province du Sud-Kivu, les forces vives constituées de différentes structures de la société civile, des mouvements citoyens et autres organisations ont manifesté dans les artères principales de Bukavu le 14 mai pour s'opposer soit à la révision ou au changement de la constitution.
Le parti politique Envol de Delly Sesanga a, à son tour, appelé, le 11 mai dernier à s’opposer contre toute tentative de changement de la constitution qui viserait à accorder un 3e mandat au président de la République en fonction.
À la lumière de l'actuelle constitution en vigueur en RDC, Félix Tshisekedi ne peut plus se présenter aux élections au-delà de son second mandat
Nancy Clémence Tshimueneka