Au moins 68 civils ont été tués dans les différentes attaques des groupes armés dans la province de l’Ituri entre le 15 janvier et le 15 février derniers, selon un rapport du Bureau de coordination humanitaire (OCHA). Les territoires concernés par ces violences sont Djugu, Irumu et Mambasa où les assaillants sont actifs.
Ces violences se sont accentuées depuis le début de l’année et viennent aggraver davantage le contexte sécuritaire déjà précaire mettant en difficulté notamment les activités humanitaires dans la région.
« Entre le 9 et 13 février, au moins 17 civils ont été tués dans plusieurs attaques armées dans les territoires de Djugu et Irumu, selon des sources locales. De récentes attaques ont été rapportées le 13 février. Des affrontements entre deux groupes armés non étatiques autour du contrôle des sites aurifères dans la zone de Gbado ont fait au moins 13 orpailleurs tués », souligne OCHA.
Et d’ajouter : « Cet incident est le deuxième du genre enregistré depuis le début de l’année. Le premier affrontement a été signalé entre le 23 et le 24 janvier dans la localité de Blangete (Zone de santé de Kilo, territoire de Djugu). Deux civils ont été tués et plus de 4 000 personnes forcées au déplacement dans les aires de santé de Pluto, Pilipili, Kilo-Moto, Mongwalu, CECA 20 et Notre Dame de Charité Maternelle, selon des sources humanitaires ».
La recrudescence de l’insécurité en Ituri intervient en dépit de l’état de siège depuis plus de deux ans mais qui peine à mettre fin aux violences armées dans cette partie du pays.
Le Bureau conjoint des affaires humanitaires indique que « les tensions intercommunautaires sur fond de conflits fonciers et de lutte pour le contrôle des ressources minières sont l’une des causes de la crise en Ituri, particulièrement dans la zone de santé de Damas ». Cette zone abrite plus de 43 000 personnes déplacées depuis plus de deux ans, d’après le rapport.
Dans le territoire de Mambasa, « entre le 4 et le 5 février, une série d'attaques armées a fait 20 civils tués dans les villages de Manzia, Ngwaba, Makumbo et Lukaya (AS de Bella et Lukaya), selon la société civile locale cité par OCHA. À la suite de ces incidents, au moins 5 000 personnes se sont déplacées dans plusieurs localités, dont Nziapanda Bella, Makeke, Makumo et les zones environnantes.
Les violences armées déchirent principalement les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu qui comptent le plus grand nombre des personnes déplacées qui sont touchées par diverses épidémies à part la famine qui fait rage. Le pays compte 6,46 millions de personnes déplacées faisant de la crise de déplacement en RDC l’une des plus graves et plus importantes au monde et la deuxième en Afrique juste derrière le Soudan, selon OCHA. Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et la communauté humanitaire ont lancé le 20 février à Kinshasa un appel à la mobilisation de 2,6 milliards de dollars pour financer le plan de réponse humanitaire 2024 en vue de fournir une assistance vitale et des services de protection à des millions de personnes dont la survie dépend largement de l’aide d’urgence.