Les combats se poursuivent toujours entre la coalition FARDC-Wazalendo et les rebelles du M23 appuyés par l’armée rwandaise sur la RN2, entre Sake (Nord-Kivu) et Minova (Sud-Kivu). Ce mardi, l’armée et ses supplétifs ont tenté de déloger les rebelles de Shasha, où, selon plusieurs sources, le M23 a creusé un fossé en vue de bloquer le passage sur le tronçon Goma-Sake-Minova. Minova où plusieurs vivres, notamment des produits de champ sont exposés au marché mais manquent des acheteurs qui généralement proviennent de Goma et ses environs.
« Aujourd'hui, mardi à Minova, ce sont des commerçants, en provenance de Goma, qui viennent prendre des marchandises mais ils ne sont pas venus à cause de la route qui est coupée au niveau de Shasha. Et s'il faut passer par le lac, les risques sont énormes. Même à Bweremana, il n'y a pas eu de marché aujourd'hui. Il y a même des déplacés qui arrivent, en provenance des collines surplombant Bweremana. Les déplacés sont dans des familles d'accueil, des salles de classe, des églises et un peu partout» témoigne à ACTUALITE.CD un habitant de Minova.
Les déplacés affluent du groupement Mupfuni-Shanga, notamment des villages de Shasha, Kihindo, Kituva, Buhunga, Mahoma, Nyamubingwa, Nyabibale et Bweremana. «Minova est saturée par de nombreux déplacés. Il y a plus de 360 enfants non accompagnés parmi lesquels 81 filles qui sont séparés de leurs familles. Nombreux sont des familles d'accueil».
Entre-temps, plusieurs autres déplacés en provenance de Shasha atteignent la ville de Goma, en passant par Sake. Selon Faustin Mahoro, président du camp des déplacés de Bulengo, situé au quartier lac vert, au Sud-Ouest de Goma, l’identification de nouveaux venus sur le site déjà saturé, se poursuit, mais il estime à plus de 200 ménages arrivés depuis lundi soir, alors que d'autres sont arrivés ce mardi matin.
« Nous estimons à plus de 200 ménages accueillis ici depuis hier lundi soir. D'autres sont arrivés ce mardi matin, en provenance de Shasha. Nous allons procéder à leur identification. Mais, quand ils arrivent, ils n'ont absolument rien. Nous sommes obligés de les recevoir, pendant quelques heures dans des hangars mais après, ils doivent aller se débrouiller au sein du site. Nous sommes tellement saturés et nous avons besoin d'assistance. Que les humanitaires se mobilisent pour nous aider. La grande demande, c'est le retour de la paix dans nos milieux respectifs. Si nous apprenons que c'est pacifié, chez nous, même demain, nous retournons », a pour sa part dit Faustin Mahoro, président du camp des déplacés de Bulengo qui héberge à ce jour, plus de près de 40 000 ménages.
Les combats se sont intensifiés ces deux dernières semaines entre les deux parties dans plusieurs villages du territoires de Masisi. Les combats ont permis au M23 d’avancer dans certaines entités jusqu’à atteindre la RN2. Ce qui crée de la psychose dans la ville de Goma.
A l'issue du Conseil supérieur de la défense, présidé lundi à Kinshasa, par le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, le vice-premier ministre, ministre de la défense, Jean Pierre Bemba a rassuré l'opinion au sujet de la détermination des forces de défense et de sécurité pour que la ville de Goma ne tombe pas entre les mains des rebelles. Il a, par la même occasion, indiqué que tout est mis en œuvre afin que les localités, aujourd’hui, occupées par le M23, soient libérées. Cette situation dure depuis deux ans.
Jonathan Kombi, à Goma