L'actualité de la semaine vue par Bernadette Kamango 

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De la réélection de Felix Tshisekedi à l'invalidation des 82 candidats aux législatives nationales en passant par le débordement des eaux du fleuve Congo la semaine qui s'achève a été riche au niveau de l'actualité. Bernadette Kamango revient sur chacun de ces faits marquants. 

Bonjour Madame Bernadette Kamango et merci de nous accorder de votre temps.  Pouvez-vous nous parler de vos activités ?

Bernadette Kamango : Je suis journaliste , entrepreneure , auteure de quelques livres et candidate à l'élection municipale pour la commune Ngaliema.

 La cour constitutionnelle a confirmé cette semaine la réélection de Felix Tshisekedi . Quel est votre point de vue ?

Bernadette Kamango : Je salue la réélection du Président de la République Félix Tshilombo Tshisekedi pour son deuxième mandat. Je suis sûre que les cinq ans qui lui sont accordés lui permettront de consolider et achever les différents projets qu'il a déjà tracés. Je le félicite. Il pourra compter sur notre accompagnement dans sa lourde charge.

La Commission électorale nationale indépendante a invalidés 82 candidats aux  législatives pour fraude lors des élections du 20 décembre. Saluez-vous cette décision de la Ceni ? 

Bernadette Kamango : Tout d'abord, je tiens à souligner que je suis heureuse de l'organisation du processus  électorale de 2023 en RDC dont je suis candidate. Comme tous les candidats, j'attends les résultats.  Il est vrai que ces scrutins ont rencontrés certaines difficultés dont malheureusement ceux de la fraude, des détournement des machines, des violences et autres. Évidemment, je ne peux que saluer le travail effectué par la Ceni pour dénicher les fauteurs de troubles. Il est en effet inadmissible que l'on puisse se moquer du peuple par la triche. Je crois que c'est pratiquement la majorité des candidats qui ont eu à déplorer des irrégularités. Par exemple, je peux citer, pour l'avoir vécu, nos témoins chassés des bureaux de vote ou encore la non remise des procès - verbaux à ces derniers. Ce sont des faits graves. Vu la clameur publique que cette situation a suscité, la Ceni ne pouvait pas rester indifférente. La RDC ne peut pas être dirigé par des corrupteurs et des corrompus. Je crois simplement qu'il appartient maintenant à la justice de faire son travail et que les présumés fraudeurs qui seront reconnus coupables, subissent la sanction la plus sévère qui soit. Ce cas doit servir d'exemple. J'espère que si procès il y a, celui-ci sera publique à titre pédagogique.

Débordement des eaux du fleuve Congo dans plusieurs quartiers de la ville de Kinshasa. Quels mécanismes pour y remédier  ? 

Bernadette Kamango : J' ai pu me rendre sur certains sites en détresse,  les victimes de ce débordement doivent être secouru au plus vite. Ce sont des vies humaines qui sont menacés. En plus, il pourrait y avoir risque d'apparition de certaines maladies si la situation n'est pas maîtrisée même s'il est difficile de dire au fleuve de ne pas débordé vu que c'est un problème naturel. Cependant, je pense en premier lieu que l'État doit commencer à être plus à l'écoute des experts en la matière afin de prévenir les dégâts. Par exemple, concernant la Cité du Fleuve, savez-vous qu'à sa construction, les experts avaient averti sur les risques ? Il y a aussi les constructions anarchiques qu'on devrait décourager fermement. Les Congolais doivent comprendre qu'on ne s'installe pas n'importe où et n'importe comment. Nous avons la Metelsat qui est complètement négligé actuellement. Le site Météo où est situé cette structure dans la commune de Ngaliema a été détourné de sa mission par la construction des habitations privés. Or, avec la problématique du changement climatique, il est plus qu'opportun de le réhabiliter.

Quelle attitude les kinois doivent adoptés pour éviter de polluer les eaux et garder l'environnement sain ?

Bernadette Kamango : Concernant la pollution de l'environnement, dans la ville de Kinshasa, c'est un problème de gouvernance et de gestion. L'autorité est absente et ne s'impose pas. C'est lui le premier responsable. Il faut travailler avec la sensibilisation et la sanction à tous les niveaux sociaux et même politique pour un résultat positif.

Cinq civils ont été décapités lors d'une nouvelle attaque des ADF à Mateseko . Quelles propositions faites-vous pour mettre fin à ces embuscades récurrentes ?

Bernadette Kamango : La situation des conflits armées dans l'Est de la République depuis plus de deux décennies est totalement déplorable. Les enfants qui grandissent là-bas, vivent l'insécurité. Les propositions ont largement été faite par le Président de la République qui est le garant de la Nation. Il continue à poursuivre son élan pour faire taire les armes afin que chaque Congolais vivent en paix. La seule chose que je peux recommander est d'exhorter le déploiement de tout ce qui est possible au retour à la paix.

La conjoncture frappe actuellement la ville de Kinshasa. Quel remède la population congolaise peut-elle adopter pour prévenir cette épidémie ? 

Bernadette Kamango : L'une des causes est l'insalubrité qui règne à Kinshasa. La seule chose que je connais pour soigner est de se rendre auprès d'un médecin qui indiquera au malade quel médicament appliquer. Sinon, à titre préventif, il est recommandé le lavage des mains le plus possible. Durant la COVID, des points de lavage des mains avaient été installés. Il y a un relâchement maintenant. Or, rien que le fait de se laver les mains prévient contre plusieurs maladies dites des mains sales. Il faudrait que cette sensibilisation reprend et soit permanente afin d'avoir une population en bonne santé. Un pays où cette dernière est malade n'avance pas.

Poursuite judiciaire contre le pasteur Pierre Kasongo de l'Église primitive pour avoir épousé une présumée mineure lors de son 12e mariage sur une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. Quel est votre avis à ce sujet ?

Bernadette Kamango : Il est regrettable de constater que certaines personnes exploitent des versets bibliques pour justifier leur perversion et abuser de leur pouvoir. Il est plus que temps que le pouvoir public soit plus regardant en ce qui concerne l'ouverture des églises et surtout, s'il le faut, exiger un examen psychiatrique et psychologique de ces hommes ou de ces femmes qui se présentent comme serviteurs de Dieu et qui lisent la Bible à l'envers. Il y a trop de libertinage au nom de Dieu. Nous avons une multiplicité d'églises, soit en moyenne cinq églises tapageuses dans une rue. Ce n'est pas normal. Les autorités doivent plus s'impliquer. Je suis satisfaite que la Justice s'est saisie de cette situation. Nous sommes dans un état de droit. Notre Constitution et notre Code de la famille consacrent la monogamie. Si le législateur a préféré choisir cette forme de mariage pour notre pays, il sait pourquoi. Tout comme notre loi interdit le mariage forcé et celui avec une ou un mineur. L'Église n'est nullement au-dessus de la loi. À Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César.

La France a rappelé dans un communiqué la nécessité de dialoguer avec les rebelles du M23. Que pensez-vous de cette proposition ? 

Bernadette Kamango : La France a de tout temps été l'un des partenaires privilégiés de la RDC. Je suis d'avis que le dialogue permet d'éviter l'utilisation des armes et ainsi d'épargner la population. Le problème qui se pose est celui de l'interlocuteur par le manque de sincérité dont il a toujours fait preuve. Ensuite, le pays a souvent recouru à des dialogues qui se concluent dans la majorité des cas au partage du pouvoir vu les exigences des uns et des autres. Il faudrait ainsi savoir quel est le but de la France quand elle formule ce genre de demande.

Le Burundi a fermé sa frontière avec le Rwanda en raison des retombées diplomatiques. Soutenez-vous cela ? 

Bernadette Kamango : Si fermer les frontières est la solution pour le Burundi préconisée en raison du mauvais comportement du régime Kagame, je ne peux que soutenir son action étant donné que la RDC est également en problème avec le Rwanda. C'est évidemment une position radicale avec un impact diplomatique direct. Je pense que le Burundi est un pays souverain qui sait prendre ses décisions. Ceci prouve combien le régime Kagame est nocif pour la région.

La 34e édition de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) aura lieu du 13 janvier au 11 février 2024. Quels sont vos pronostiques ? 

Bernadette Kamango : J'ai tendance à suivre de loin les matchs de football. J'en suis simplement l'information de manière générale. Quoiqu'il en soit, je ne peux de toute évidence que soutenir nos Léopards et leur souhaiter bon vent. Ils nous ont déjà fait honneur par leur participation à ce grand événement. Je sais qu'ils ne décevront pas les Congolais.

Votre dernier mot

Bernadette Kamango J'en profite pour présenter mes vœux les meilleurs à tous les Congolais et surtout à votre journal.

Propos recueilli par Grâce Guka