Le président burundais, Evariste Ndayishimiye, a pointé du doigt son homologue rwandais, Paul Kagame, l'accusant de fournir refuge, financement, formation et protection au groupe armé Red Tabara, auteur de l'attaque meurtrière ayant causé la mort de 20 personnes à Gatumba, veille de Noël. Ces allégations ont été formulées lors de sa conférence de presse du 29 décembre 2023.
Dans son discours lors du débat général de la 78e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, le chef d'État burundais avait en septembre dernier évoqué la question des ingérences extérieures dans les affaires des États, dénonçant les acteurs qui attisent les conflits et contribuent à la déstabilisation d'autres nations.
À ces accusations, le gouvernement rwandais a rapidement réagi, rejetant catégoriquement les propos du Président Ndayishimiye, soulignant que le Rwanda n'entretenait aucun lien avec des groupes armés burundais. Le Rwanda a rappelé son engagement antérieur envers la coopération, ayant remis, par le biais du Mécanisme Elargi de Vérification Conjoint, des combattants burundais qui avaient illégalement franchi la frontière.
Par ailleurs, Red Tabara, mis en cause par le Président burundais, a contesté fermement ces accusations. Le groupe a nié tout soutien extérieur, affirmant ne bénéficier que du soutien du peuple burundais, portant ses revendications. Ils ont également démenti toute implication aux côtés du M23, en contradiction avec les affirmations de Ndayishimiye.
Le mouvement a pointé du doigt la manipulation des faits par le régime burundais, dénonçant la tentative de maquillage des actions odieuses. Red Tabara se dit prêt à remettre les prisonniers burundais, affirmant que le régime CNDD-FDD tente de jouer au bourreau se faisant passer pour la victime, mais cette mascarade ne duperait que ceux refusant de voir la réalité en face.
Par ailleurs, la RDC et le Burundi ont signé depuis fin aout un protocole de défense. Concernant le M23 soutenu par le Rwanda, le président Evariste Ndayishimiye, disait à l’occasion que malgré une apparence de cessation des hostilités, les tensions persistent. Il avait pointé du doigt la perception de taxes par le M23, signe que la situation demeure instable. En octobre dernier, le convoi du contingent burundais de la Force Régionale de la Communauté Est Africaine (EAC) qui acheminait le ravitaillement en vivres à KITCHANGA et MWESO s’était vu refuser le passage par le M23 qui a bloqué la voie de communication menant à ces deux localités.