RDC : le gouvernement s'active pour se doter d'une politique nationale de l'agriculture privilégiant le partenariat public-privé

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Ph. ACTUALITÉ.CD

En dehors de ses richesses minières, la République Démocratique du Congo dispose de près de 80 millions des terres arables mais elle ne parvient à nourrir sa population alors que ces espaces une fois exploités, ils peuvent nourrir non seulement toute sa population mais également une grande partie du continent. Situation jugée inacceptable par le Chef de l'État Félix Tshisekedi qui prône la revanche du sol sur le sous sol depuis son accession à la magistrature suprême, vision que veut matérialiser le gouvernement de la République à travers le ministère de l'agriculture avec un accent particulier sur le partenariat public-privé (PPP) avec les agriculteurs nationaux et étrangers.

C'est dans le cadre que le ministère de l'agriculture en collaboration avec le ministère des Finances projettent l'organisation de "DRC AGRIBUSINESS FORUM" du 4 au 5 octobre 2023 dont les travaux préparatoires se sont déroulés samedi 26 août 2023 à l'hôtel Béatrice à Kinshasa/Gombe en vue d'un échange sur les décisions collectives nécessaires pour arriver à relancer l'agriculture et mettre fin progressivement à la dépendance alimentaire dont la RDC est tributaire de l'extérieur et lui coûte annuellement près de 3 milliards USD.

« Avec le ministre des Finances, nous avons projeté un forum au mois d'octobre ce qu'on a appelé "DRC AGRIBUSINESS FORUM"première édition en 2023 qui va réunir le monde privé ( les investisseurs privés) pour que nous puissions changer le narratif et apporter une autre vision sur l'agriculture. Les ministères présents vont pouvoir nous apporter leurs contributions puisque l'agriculture seul ne peut pas arriver à atteindre la vision du Président de la République, il faudrait que les autres ministères sectoriels interviennent et chacun joue sa participation dans cette vision pour qu'on arrive à avoir une vision globale qu'on présentera aux différents investisseurs qui viendront dans notre pays sous l'initiative de deux membres du gouvernement (Ndlr : Agriculture et Finances) et que nous ferons un document de politique d'agriculture qu'on présentera aux investisseurs" a dit le ministre de l'agriculture José Mpanda dans son mot de circonstance.

Abordant spécifiquement la nouvelle approche envisagée, le ministre de l'agriculture estime que l'État ne doit plus faire l'agriculture mais plutôt créer des conditions de facilitation et d'incitation pour le secteur privé.

« L'État va jouer son rôle de facilitateur, de régulateur, l'État ne fera plus Bukanga Lonzo, ce n'est plus encore le temps où l'État va faire les champs, l'État va jouer son rôle, donner le climat des Affaires qu'il faut, faire des lois incitatives au monde privé d'investir dans l'agriculture. La nouvelle approche que nous avons c'est celle de mettre le privé au centre de l'agriculture, il faudrait que les privés quand nous aurons à arranger tout ce qu'il y a comme socle de facilitation, il faudrait que le monde privé trouve une assiette importante d'accueil permettant d'être rassurés de son investissement. Il y aura des réformes importantes qui sont à notre niveau comme le ministère des réformes réglementaires que nous allons pouvoir apporter, il y aura des facilitations à apporter avec le ministère des Finances et l'État va accompagner les privés. Ce déjeuner c'est pour que les différents ministères réfléchissent, mettent ensemble leurs attributions qui ont été données par le gouvernement pour qu'on arrive à avoir une vision commune », a fait savoir le ministre de l'agriculture.

Prenant la parole, le ministre des Finances Nicolas Kazadi est revenu sur la nécessité de tirer les leçons du passé pour mieux affronter l'avenir.

« Notre avenir n'est pas dans les Mines, il est dans l'agriculture et l'agriculture a l'avantage d'être éternel alors que les mines ne le sont pas. Ce moment est important parceque nous sommes en train de préparer une nouvelle étape, un new deal mais ça ne sera pertinent que si on tire bien les leçons du passé. Parmi les leçons du passé, il y a d'abord la transversalité, l'agriculture ne peut pas évoluer en solo, elle n'a de sens que si tous les autres secteurs clés l'accompagnement et puis il faut absolument que nous soyons aussi pragmatique que possible parce-que au bout de compte ce qui est important ce qu'il y est une production, excès de production qui soit mise à la disposition des consommateurs », a indiqué l'argentier national dans son mot de circonstance.

Et de poursuivre :

« C'est le secteur privé qui est le mieux placé pour changer la donne, ce n'est pas une question dogmatique, ce n'est pas une question idéologique, c'est une question de réalisme tout simplement. Il faut reconnaître que la majorité des projets financés sur ressources publiques dans le secteur de l'agriculture ont été des fiasco. Que ça soit sur des ressources propres ou bien sur les ressources des partenaires. Ca voudrait dire que le secteur public n'a pas été bon, n'est pas bon alors il n'a peut-être pas été bon dans l'action mais il peut se rattraper en étant meilleur dans la stratégie qui tire les leçons du passé et qui donne plus de places à ceux qui peuvent être bon ».

Ces assises prévues au mois d'octobre réuniront près de 500 participants du pays et de l’étranger, constitués des investisseurs, experts, partenaires et autres dans le domaine agricole. Elles auront pour thème :"La revanche du sol sur le sous-sol " en référence à la vision du Président de la République Félix Tshisekedi dans le secteur agricole.

L'agriculture étant une matière transversale, José Mpanda et Nicolas Kazadi, ont associé d’autres membres du gouvernement et experts susceptibles de les aider à concrétiser cette vision. Il s’agit notamment des ministères des Infrastructures et travaux publics ; de l’Industrie ; du Commerce extérieur ; des Transports, voies de communication et Désenclavement; du Budget; du Plan; de l’Aménagement du territoire ; des Affaires foncières enfin celui de la formation professionnelle.

Clément MUAMBA