RDC : Nathalie-Aziza Munana a réuni une quarantaine de femmes leaders congolaises pour parler « consolidation de la paix pour des élections apaisées »

A Kinshasa, la Fondation Calixte Munana, dirigée par Nathalie-Aziza Munana a organisé un dîner-débat qui a rassemblé autour d'une table, les femmes évoluant dans plusieurs secteurs de la vie en République Démocratique du Congo. Efforts de paix, contribution de la femme, représentativité de la femme aux postes décisionnels ont été parmi les questions abordées au cours de cette rencontre. 

Nathalie-Aziza Munana a fait ses études primaires à Kipushi, sa ville natale, ses humanités à Lubumbashi (Haut-Katanga) et ses études supérieures à Bruxelles (Belgique).

Suite au décès de sa sœur aînée le 15 décembre 1988 (à l'âge de 35 ans), Mme Munana récupéra les six enfants (2 garçons et 4 filles) et créa le Ministère des Orphelins du Sida le 25 janvier 1989. Sept ans plus tard, le 14 Octobre 1996, le Ministère s'étendit aux veuves et devint la Fondation Calixte Munana (F.C.M) du nom de son père. Ce dernier l'encouragea énormément dans sa démarche tant financièrement que moralement. En 2001, suite à l'accident vasculaire cérébral (AVC) de son frère, elle décida d'étendre son champ d'action aux personnes à mobilité réduite.

Aujourd’hui, la Fondation Calixte Munana organise la prise en charge médicale et compte 12 médecins qui dispensent, soignent et distribuent gratuitement les médicaments aux bénéficiaires (femmes, jeunes et personnes handicapées). La Fondation  encadre 3092 femmes et donne également des cours d’alphabétisation à celles qui le souhaitent.  Elles  sont réparties dans les villes de Kambove (500), Sakania (22), Likasi (202), Lubumbashi (1510), Kipushi (656). 

La plus grande activité est l’agriculture où environ 1000 femmes sont investies. On y cultive essentiellement le maïs. La Fondation Calixte Munana exploite 310 hectares de terre agricole, soit 100 hectares à Kipushi, 70 hectares à Kambove, 65 hectares à Sakania et 75 hectares à Likasi. Avec une production de 3 tonnes l’hectare soit 930 tonnes annuellement.

Leader communautaire depuis 35 ans à travers un engagement fort  auprès  des veuves et des orphelins, Nathalie Aziza Munana est également Ambassadrice de la paix,  avec une vision centrée sur le développement économique et l’amélioration des conditions de vie des plus faibles. En politique, elle est députée provinciale, élue de Kipushi. 

Des héroïnes dans l’ombre

Mme Munana a confié avoir été inspirée par une reconnaissance de Félix Tshisekedi à l’égard de Fifi Masuka, Gouverneure de la province du Lualaba lors de la cérémonie de remise des bourses aux boursiers du programme Lualaba Bora dans le cadre du programme Excellentia initié par la première dame Congolaise. Une reconnaissance qui, dit-elle, honore toutes les femmes congolaises et africaines. 

« L’idée m’est venue lorsque le Chef de l’Etat a honoré une femme engagée autant dans le domaine social que politique, son excellence Marie Thérèse Masuka Saini. Le premier citoyen de la République a reconnu ensemble avec son épouse ses efforts, cela m’a interpellé d’abord en tant que femme. Personnellement je me suis sentie honorée en tant que femme engagée pour son pays et pour sa Nation. Toutes les femmes de la RDC ont été honorées à ce titre », confie Mme Munana.   

Et d’ajouter, « nous femmes, sommes capables de changer ce pays. Nos actions dans nos communautés, nos efforts de paix, notre engagement peut faire développer ce pays. Nous sommes longtemps restées des héroïnes dans l’ombre. L’heure a sonné pour que nous mettions nos énergies ensemble dans le but de faire avancer ce pays. Nous n’avons que le Congo, faisons-le prospérer en favorisant un climat de paix et d’harmonie ». 

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On compte parmi les participantes à cette rencontre, Professeure et femme politique Georgette Biebie Songo, Annie Matundu Mbambi, première femme à avoir mis en place un glossaire de termes  la Résolution 1325 (Femmes, Paix et Sécurité)  du Conseil de Sécurité des Nations Unies,  Anny Modi de Afia Mama, Patience Barandenge experte en financement des projets axés sur le genre, Fifi Baka point focal du mouvement Rien sans les femmes à Kinshasa, Elfie-Esther N’kishi de Radio de la Femme, Rita Masengo Responsable de la communication institutionnelle de Rawbank, Sandra Mbuyi musicienne chrétienne, des pasteures, des femmes évoluant dans le secteur de l’agriculture, pêche et élevage et bien d’autres femmes leaders.

Après le mot de Mme Munana, le débat a été ouvert. Les femmes ont échangé autour de la représentativité des femmes en politique, dans les processus de paix ainsi que dans d’autres domaines.

Prisca Lokale