RDC: la MONUSCO interpelle les leaders politiques face à la détérioration significative de l'environnement électorale

Photo d'illustration
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La Mission de l'organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo a exprimé ses inquiétudes face à la détérioration de la situation politique à la veille de l'organisation des élections générales. 

Au cours de sa conférence de presse hebdomadaire tenue mercredi 2 août 2023 à Kinshasa, le Directeur des Affaires politiques de la MONUSCO, François Grignon a évoqué la nécessité de faire les bons offices auprès des autorités compétentes afin de rétablir la confiance entre les différents acteurs au processus électoral.

"Sur la question des tensions politiques vis-à-vis du processus électoral, nous sommes préoccupés de voir une détérioration significative de l'environnement électoral, l'engagement des bons offices que nous allons faire, sera notamment avec les autorités nationales, avec le ministère de l'intérieur pour pouvoir monter des mesures, celui-ci pourra prendre des mesures de confiance pour assurer ceux qui estiment qu'ils sont victimes des violences électorales. C'est le premier point avec les autorités de l'État. Le deuxième point c'est aussi la responsabilité des leaders de formations politiques eux mêmes si des militants se livrent à des actes de violences, si des candidats se livrent à des discours de discrimination, de haine, à des actes de violences, ils doivent être disciplinés par les Chefs des partis politiques, par les secrétaires généraux des partis politiques", a-t-il fait savoir en complément de Bintou Keita, Représentante du SG de l'ONU en RDC. 

Et de poursuivre :

"Nombreux sont les partis politiques qui ont des documents, des engagements sur le déroulement d'activités politiques et électorales conformément à la loi mais ce n'est pas suffisant il faut que les responsables des partis politiques, les leaders des partis politiques aussi assument les positions de faire respecter ces règlements intérieurs par leurs militants, par leurs candidats et prennent des mesures disciplinaires s'ils ne le font pas c'est une responsabilité collective. Le processus politique apaisé est une responsabilité collective donc nous encourageons vraiment les leaders des partis politiques à montrer l'exemple, à discipliner les militants et les candidats, les acteurs de leurs propres formations qui se livrent à des actions, discours totalement contraire avec non seulement les textes juridiques en RDC mais également les engagements compris des partis politiques".

Il a émis le vœu de la mise en place d'un code de bonne conduite pendant la période électorale qui sera assortie des sanctions. 

"Nous espérons qu'un code de Bonne conduite pourra être discuté, négocié où toutes les formations politiques pourront adhérer et qu'il y aura surtout des sanctions contre ceux qui ne de tiendront pas", a-t-il plaidé dans son intervention. 

Bien avant la MONUSCO, le président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CÉNI), Denis Kadima Kazadi, avait également déploré la détérioration de l'environnement politique à la veille des élections prévues en décembre de cette année.

Les cas les plus récents, c'est lors de l'arrivée du candidat Président de la République Delly Sesanga à Kananga où il a été attaqué par les partisans de réclamant proches de l'UDPS et l'attaque du siège de Nouvel Élan par des militants se réclamant proches de Martin Fayulu.

Dans une communication faite, certains candidats présidents de la République craignant pour leur sécurité, ont sollicité de la Monusco un dispositif sécuritaire particulier avant la tenue des élections.

Clément MUAMBA