Kinshasa: sur initiative de SARW, des experts ont réfléchi sur " la transition énergétique juste en RDC" en utilisant ses ressources naturelles et forestières

Comment réussir une transition énergétique juste en République Démocratique du Congo ? La préoccupation était au centre d'une journée climatique organisée jeudi 6 juillet 2023 à l'hôtel Rotana à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo entre experts du gouvernement, la société civile et les professeurs d'universités. L'objectif était de discuter de " comment réaliser une juste transition énergétique en République Démocratique du Congo" en utilisant son abondant minéral critique et sa forêt de massif.

L'initiative est de SARW (Observatoire des ressources naturelles en Afrique australe), une organisation oeuvrant dans le secteur minier. L'idée est de mettre en place un espace de dialogue pour trouver des solutions aux différents problèmes qui rongent l'économie du pays au moment de la transition énergétique.

"Ici, la société civile nous avons voulu à travers SARW créer une plateforme qu'on appelle journée climatique c'est comme on pouvait dire une journée ouverte dans le secteur de climat. N'oubliez pas que le changement climatique ce n'est pas une question de la République Démocratique du Congo seule, c'est une question mondiale. Dans le changement climatique on est entrain d'aller vers comment résoudre ce changement climatique à travers une transition où il faut quitter les fossiles et aller vers l'énergie verte, une énergie propre, c'est ce qu'on appelle la transition énergétique. Le monde doit abandonner ce qu'ils peuvent considérer aujourd'hui comme une mauvaise gestion de la nature en abandonnant certaines pratiques pour aller dans une très bonne pratique qui va protéger la vie des citoyens du monde et dans cette transition énergétique il y a les opportunités qui sont demandées aux pays de mettre en pratique pour que exemple il faut abandonner les fossiles, les hydrocarbures pour éviter qu'elle gaz continue à se dégrader au niveau mondial" a expliqué devant la presse Georges Bokundu Mukuli, Directeur Programme chez SARW

Et de poursuivre :

"Nous avons cette journée climatique que nous avons commencé aujourd'hui  et on va commencer à l'organiser chaque année peut être deux fois et chaque journée climatique aura un thème principal. L'année 2023 c'est la transition énergétique partout et vous ne pouvez pas passer outre sans parler de la transition énergétique et ce n'est pas seulement la question du ministère de l'environnement mais ça devient une question nationale avec l'implication des ministères des mines, l'énergie, hydrocarbures ou le ministère de l'industrie et la société civile en tant qu'observateur qui peut faire un bon monitoring cherche à avoir sa place d'observation, sa place dans le fait qu'elle peut facilement attirer l'attention des gouvernements en rappelant que la dégradation de l'écosystème est dangereuse pour tout un peuple,pour tout le monde. Le Congo est considéré comme pays solution partant de sa forêt, de ses minerais stratégiques dont le cobalt, le lithium, de par les potentialités qu'elle regorge".

Au cours de ces travaux de plus de six heures du temps, les participants ont formulé plusieurs recommandations notamment la nécessité pour le gouvernement d'adopter une politique claire relative à la transition énergétique 

"La première grande résolution ce qu'on a constaté que la transition énergétique doit être suivie par une politique de cette transition là, on voudrait que l'État puisse mettre en place cette politique, on ne veut pas que vous avez les mines mais il n'y a pas une très bonne politique minière, il n'y a pas une bonne politique minière mise en place mais on est entrain d'exécuter une transition énergétique, il faut avoir des principes, des mécanismes qui vous guident, qu'on peut appeler une politique du gouvernement dans la gestion de la transition énergétique. Nous sommes revenus aussi sur la question des forêts, le Code forestier devient de plus en plus ancien, il faut arriver à l'amender, à l'adapter dans le contexte actuelle. Il faut aussi regarder avec notre Ambition Climatique est-ce qu'on l'a revu dernièrement c'est encore faisable ? Est ce qu'on peut l'appliquer ? Comment attirer le financement que les autres pays gagnent alors que nous on est censé être le poumon mondial qui protège le climat sans pour autant être récompenser. Ce sont là, les recommandations décidées aujourd'hui", a fait savoir Georges Bokundu Mukuli

Présent à ces travaux, le Secrétaire général du ministère de l'environnement et développement durable Benjamin Toirambe Bamoninga, a au nom du gouvernement salué l'initiative et promet de tout faire pour que les politiques mises en place soient adoptées et appliquées.

"On veut mettre en place par nos amis de la société civile une plateforme de réflexion sur la transition énergétique et quand aujourd'hui on parle de la transition énergétique ça touche les aspects d'une part de l'économie, le social mais d'autres part l'environnement. Et dans cette plateforme, j'ai été invité pour que je puisse parler de la politique, changement Climatique comme la politique environnementale. Il s'avère que nous avons des textes, nous avons des lois, nous avons des réglementations mais ce qui nous manque plus dans tous ces secteurs là que ça soit au niveau de l'énergie, des transports, de l'environnement, il nous manque des politiques bien qu'il y a une politique au niveau de l'aménagement du territoire" a-t-il fait remarquer lors de son intervention

Et d'ajouter :

"Nous avons des textes, nous avons des lois, il y a une ébauche des politiques qui a été élaborée mais jusqu'aujourd'hui cette politique n'a jamais encore été adoptée au niveau du gouvernement. Il y a encore d'autres secteurs que nous avons vraiment des informations fiables qu'on va encore réintégrer et nous allons encore alimenter notre ébauche des politiques pour soumettre encore auprès du gouvernement pour que ça soit actée. Une politique ne peut avoir un pouvoir que quand elle est portée par le gouvernement"

Les différentes recommandations issues de ces travaux seront transmises aux différentes autorités compétentes du pays en commençant par la première institution à savoir la Présidence de la République. L'objectif est d'arriver à une transition énergétique juste en République Démocratique du Congo.

Clément MUAMBA