RDC : à six mois des élections, les évêques de la CENCO relèvent un recul démocratique marqué notamment par des arrestations et restriction de mouvement des opposants

La Police se déploie dans le cadre d'une manifestation à Kinshasa
Illustration. Le déploiement de la Police lors d'une manifestation à Kinshasa/Ph. ACTUALITE.CD

Le climat politique est délétère en RDC à six mois des élections générales. Constat des évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) qui ont clôturé à Lubumbashi (Haut-Katanga) leur 60e assemblée plénière.

Les prélats catholiques font remarquer que les premiers gestes posés par Félix Tshisekedi à son arrivée au pouvoir, notamment « l’ouverture de l’espace politique et médiatique, la libération des prisonniers et le retour au pays des exilés », avaient donné espoir de vivre dans un Etat de droit.   

« Malheureusement, nous observons aujourd’hui un recul déplorable caractérisé par la répression violente des manifestations de l’opposition, la restriction de mouvement des opposants, des tentatives des projets de lois discriminatoires, l’instrumentalisation de la justice et des arrestations arbitraires », disent les évêques.

Plusieurs cas d’arrestations des opposants ont été enregistrés ces dernières semaines par les services de sécurité. A ces actes, il faut ajouter des perquisitions des résidences des opposants par les agents de sécurité.

Les évêques notent aussi « l’intolérance politique des fanatiques violents qui s’attaquent au grand jour aux adversaires politiques et à ceux qu’ils accusent d’être proches d’eux ». « En témoignent les actes de violence et d’intimidation » contre les prélats lors d’une visite pastorale le 18 juin dernier à Kasumbalesa.

A l’approche des élections, l’environnement politique devient tendu. L’opposition tente de faire bloc pour exiger de bonnes élections. Quatre leaders de l’opposition à savoir Martin Fayulu, Moise Katumbi, Matata Ponyo et Delly Sesanga ont multiplié des manifestations il y a quelques semaines à Kinshasa pour protester notamment contre « un processus électoral chaotique ». L’une des manifestations a été brutalement réprimée le 20 mai dernier par les forces de l’ordre et de sécurité. Plusieurs organisations nationales et internationales ainsi que des personnalités avaient haussé la voix pour exiger des sanctions contre les auteurs de la répression mais aussi le respect de la liberté de manifestation.