En marge de la célébration de la fête de l'Europe célébrée mardi 9 mai 2023 à Kinshasa, Jean-Marc Châtaigner, Ambassadeur de l'UE en RDC a réitéré la position de son organisation sur le respect de la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo.
À en croire ce diplomate, comme l'Ukraine, les frontières de la République Démocratique du Congo ne doivent pas faire l'objet d'un débat où dun compromis.
"La souveraineté, l’indépendance politique et l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo ne peuvent faire l’objet d’aucune discussion ou débat, encore moins souffrir la perspective d’un quelconque compromis. Les principes du droit international s’appliquent uniformément sous toutes les latitudes. Ils n’ont pas à être interprétés au gré d’aventureuses réécritures de l’histoire. Le principe d’intangibilité des frontières valable pour l’Ukraine l’est tout autant pour la République démocratique du Congo" a souligné le diplomate européen devant l'assistance.
L’Union européenne appelle tous les groupes armés qui sévissent illégalement dans l’Est de la République démocratique du Congo à déposer immédiatement et sans condition les armes et à se démobiliser.
"Nous appuyons dans ce sens le Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRCS) mis en œuvre par le gouvernement congolais, ainsi que le double processus politique et militaire de Nairobi. Nous soutenons également la position des autorités congolaises de refuser, d’une part, toute intégration et tout brassage de ces groupes armés dans les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et, d’autre part, de n’accorder aucune amnistie pour les combattants, nationaux et étrangers, des groupes armés auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Aucune paix durable ne sera en effet possible sans que justice ne soit rendue à toutes les victimes civiles des violences inouïes commises sur votre sol", a indiqué Jean-Marc Châtaigner dans dans son discours de circonstance.
La situation sécuritaire dans la partie Est de la RDC peine à s'améliorer. La force régionale EACRF, créée en 2022 pour arrêter l'avancée du groupe armé M23, a récupéré, depuis décembre, certains des bastions de la rébellion. Mais, sur le terrain, les rebelles sont toujours là. Depuis fin décembre 2022, la force régionale a cependant régulièrement affirmé avoir remplacé les rebelles dans cette zone.
Face à cette situation où les initiatives diplomatiques régionales à travers l'EAC peinent à donner des résultats sur terrain, Kinshasa s'est résolu de se tourner vers la SADC. Le communiqué final du sommet extraordinaire de la troïka des organes de la SADC et de la Brigade d'intervention de la force (FIB) pays fournisseurs de troupes (TCC) tenu lundi 8 mai à Windhoek (Namibie) a autorisé l'envoie dès troupes de la SADC et dit “qu'il faut ramener la paix à l'Est de la République Démocratique du Congo et combattre les groupes armés”.
Le sommet à Windhoek a également souhaité "une approche coordonnée" au vu des déploiements existants "dans le cadre d'accords multilatéraux et bilatéraux" dans la région troublée de l'Est de la RDC. Il demande au gouvernement de la RDC de "mettre en place les conditions et mesures nécessaires pour assurer une coordination efficace".
La SADC a une force déjà présente dans l’Est de la RDC mais sous la gestion de la Monusco. La Brigade d’intervention (FIB) composée de 3000 hommes déployée en 2013 est composée des troupes de la Tanzanie, d’Afrique du Sud et du Malawi. Cette Brigade constituée sur recommandation de la SADC pour combattre le M23 en son temps a fait montré son efficacité et la SADC appelle à pérenniser ses acquis.
Clément MUAMBA