RDC: La Monusco estime à moins de 1000, le nombre des combattants FDLR encore présents sur le sol congolais, 30 000 ont été rapatriés au Rwanda depuis 2014

milicien avec Armes
Illustration/Ph. ACTUALITE.CD

La Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation au Congo (Monusco) estime à moins de 1000, le nombre des combattants des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) encore présents en RDC. Depuis 9 ans, la mission affirme avoir rapatrié 30 000 combattants et leurs dépendants au Rwanda.

"Nous avons déjà rapatrié 30 000 Rwandais dont les combattants FDLR et leurs dépendants, et aujourd’hui nous pouvons estimer à moins de 1000 combattants FDLR présents sur le sol congolais", a déclaré Jean-Claude Bahati Muhindo, officier de désarmement, démobilisation et réintégration à la Monusco Goma lors d'un briefing à la presse.

En dépit de cet effectif faible, les FDLR demeurent dangereuses.

"Ce que nous devons savoir également est que les FDLR sont différents d’autres groupes armés. Elles peuvent être à 1000 mais avec 1000 armes et très efficaces comme une armée bien organisée. Tandis qu’un autre groupe armé peut avoir 500 combattants mais avec 20 armes seulement", a ajouté l'officier.

Ce qui fait croire à Ernest Sengoma, acteur politique à Goma, que les FDLR sont devenues "une force résiduelle et considérée comme un mouvement incapable de déstabiliser le Rwanda".

Le président rwandais Paul Kagame, au pouvoir depuis une vingtaine d'années, considère toujours cette rébellion comme une menace à son régime. En froid avec Kinshasa, Kagame accuse également l’armée congolaise de collaborer avec les FDLR.

"Les FDLR et les FARDC sont presque devenues une seule et même chose, le problème qui nous préoccupe aujourd'hui c'est le problème qui provient de la RDC,c'est là où nos yeux sont tournés à cause des FDLR et d'autres groupes qui pourraient coaliser avec les ADF pour perturber notre sécurité", avait dit il y a quelques mois à Jeune Afrique Paul Kagame.

Dans l'opinion congolaise, l'on s'interroge sur l'intention du Rwanda.

"Comment une armée de 1000 personnes peut faire peur à un pays ? Que le Rwanda ne cherche pas un prétexte pour s’emparer du sol congolais", a indiqué Rose Kashala, habitante de Goma.

Les FDLR, rebelles hutu rwandais qualifiés de génocidaires par le régime de Kigali, sont sur le sol congolais depuis 1994 après la chute de Juvénal Habyarimana. Ces combattants, réfugiés sont entrés avec des armes au Congo sous Mobutu avec l'autorisation de la communauté internationale. La rébellion est accusée des plusieurs exactions et crimes documentés par des organisations internationales de défense des droits de l'homme dont Amnesty International et Human Rights Watch. Plusieurs opérations militaires spéciales ont été menées contre les FDLR, dont l'opération "Umoja wetu" par les armées congolaise et rwandaise en 2009. Cette opération qui avait duré deux mois avait permis de tuer quelque 153 combattants FDLR, d'après le bilan officiel.

Yvonne Kapinga, à Goma