La situation est dramatique à Dima Lumbu, un quartier urbano-rural situé à 12 kilomètres du centre ville de Bandundu. Au total 132 maisons sont inondées et 25 autres écroulées après débordement des eaux de la rivière Kasaï qui ont quitté le lit depuis plus d'une semaine. Dans ce coin, les bureaux de l'État sont emportés, les toitures de plusieurs maisons flottent sur les eaux. Les centres de santé n’ont pas été épargnés, les malades sont éparpillés, les femmes ayant accouché ont quitté la maternité de manière catastrophique.
La plupart des habitations sont construites en briques adobe. Les eaux qui ont touché les habitations à l'entrée du village proviennent de près de deux kilomètres de la cité. Certains habitants font usage de la pirogue pour circuler sur ces eaux.
"J'ai compté depuis une semaine, 25 maisons écroulées, celles qui sont fissurées sont difficiles à compter, il y en a tellement beaucoup, ça va tomber parce que les fondations sont déjà détruites. Les maisons inondées seulement sont au nombre de 132. Tous les bureaux sont sous les eaux. Que ça soit la force navale, terrestre, la police fluviale, personne n’est épargné. Le centre de santé est inondé, la maternité aussi, l'eau est entrée jusqu'à l'intérieur, toutes les femmes ont fui", a expliqué à ACTUALITE.CD, le chef de quartier, Munsi Léonard Lami.
A Dima Lumbu, plusieurs familles prennent le risque de dormir sur les eaux, d'autres adultes ne dorment pas pour surveiller.
" Je viens d'accoucher, je suis sortie de la maison sans attendre le nombre des mois dûs pour l'enfant qui n'a que trois mois. Je dors dehors avec lui. Maintenant, l'enfant porte des éruptions cutanées, il a la démangeaison. Nous passons nuit à la belle étoile pour éviter que les eaux n’entrent dans la maison comme les briques sont déjà détruites à la fondation", a indiqué Naomie Bebey, une habitante de Dima Lumbu.
Dans cette partie de la commune de Basoko, le réseau du courant électrique est transporté sur les poteaux à bois. Certains habitants craignent le danger lié au cas d'électrocution.
"Les files du courant sont sur des poteaux, en bas, il y a de l'eau sur les avenues. Une fois qu'un file tombe sur l'eau comme tout le quartier est inondé, ça sera l'explosion", a ajouté Giresse Munsi, un habitant.
Le ministre provincial de l'urbanisme et habitat, Joachim Kumarer parle des constructions anarchiques déjà interdites d’occupation. Toutefois, il annonce la descente d'une équipe sur terrain pour évaluer les dégâts et proposer des solutions au gouvernement.
"La situation est bien gérée par la province. Une équipe pourra descendre incessamment jusqu'à Lumbu pour évaluer la situation. J'ai prodigué des conseils, on a dit aux gens de faire attention, ce sont des occupations anarchiques. Ce n'était pas urbanisé, ce sont des constructions anarchiques qui sont à la base, pas très loin de la rivière", a déclaré le ministre provincial de l'urbanisme et habitat, Joachim Kumarer.
D'après le chef de quartier de Dima Lumbu, une telle inondation s'est déjà produite dans cette entité en 1956 et avait rasé toutes les habitations.
Jonathan Mesa à Bandundu