Corneille Nangaa, président de l'action pour la dignité du Congo et de son peuple (ADCP) s'est exprimé sur des questions brûlantes de la République Démocratique du Congo. Dans un document intitulé " la nation est en danger, l'ancien président de la commission électorale nationale indépendante a également abordé la question sécuritaire marquée par l'activisme des groupes armés locaux et étrangers et de l'inactivité de la force régionale de l'EAC.
Nangaa dit avoir constaté les limites de la force régionale de l'EAC et suggère son retrait "retrait pur et simple".
"Car, non seulement la Force militaire régionale de l’EAC a montré ses limites dans la stabilisation de la situation sur le terrain, mais aussi, elle a fait preuve, à plusieurs reprises, de sa connivence avec l’ennemi. Ce retrait n’entraînant pas forcément la remise en cause de l’adhésion de la RDC à la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC)", a dit Corneille Nangaa dans une déclaration.
Par ailleurs, Nangaa s'interroge sur le financement de cette force. Il interpelle le Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Etrangères de la République Démocratique du Congo sur les véritables effets de sa communication (conférence de presse) du 13 février 2023 selon laquelle la RDC avait fourni une contribution substantielle au budget de la Force régionale, sans en préciser le montant exact, sur un budget global qui s’élèverait (à en croire le magazine Jeune Afrique) à pas moins de 100 millions de dollars pour six mois.
Outre les fonds disponibilisés par les pays membres pour lancer le déploiement de la Force, a-t-il fait savoir, la demande à l’Union Européenne n’a toujours pas été actionnée nonobstant le plaidoyer du Président français en faveur d’un financement de la Facilité Européenne pour la Paix (FEP) en soutien au déploiement kényan.
"Il est étonnant de constater qu’aucune demande formelle n’a été décidée par le Gouvernement congolais jusqu’à ce jour. L’ADCP se fait l’obligation de rappeler ci-après les besoins de financement des différentes forces de l’EAC en déploiement à l’Est de la République Démocratique du Congo qui se présentent de la manière suivante (source Jeune Afrique) :
• Kenya : 113,2 millions d’euros pour ses 904 militaires ;
• Sud-Soudan : 40 millions d’euros pour ses 300 militaires ;
• Burundi : 107,1 millions d’euros pour ses 900 militaires" a-t-il illustré dans le document
Face à cette situation, Corneille Nangaa, a appelé au retrait pur et simple de cette force sur le sol congolais et à renforcer
La force régionale EACRF créée en 2022 pour arrêter l'avancée du groupe armé M23 dans l'est de la République démocratique du Congo a récupéré depuis décembre certains des bastions de la rébellion. Mais, sur le terrain, les rebelles sont toujours là.Depuis fin décembre, la force régionale a cependant régulièrement affirmé avoir remplacé les rebelles dans cette zone. Après l'attaque du 12 avril, elle a assuré avoir "repoussé avec succès" un "groupe armé local". Sans faire mention d'une présence du M23 à Kibumba.
Si les rebelles et des troupes de l'armée rwandaise semblent avoir abandonné depuis début avril quelques localités emblématiques - comme le village de Kishishe où l'ONU les accusent d'avoir massacré en novembre au moins 171 civils -, leur emprise territoriale ne semble guère avoir évolué.
Des négociations sont en cours pour le renouvellement du SOFA (Statuts of Forces Agreement) entre la République Démocratique du Congo et la Communauté des États d'Afrique de l'Est (EAC) pour la force régionale déployée au Nord-Kivu.
Kinshasa souhaite le renouvellement du mandat pour trois mois en attendant le retrait des rebelles du M23 des zones conquises dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi.
Clément MUAMBA