Des affrontements débutés depuis mardi 25 avril entre les groupes armés Nyantura Abazungu et l'alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS) se sont poursuivis ce jeudi 27 avril dans plusieurs localités des groupements Nyamaboko 1 et Nyamaboko 2, dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu). Les combats sont actuellement signalés dans les villages Kyangitsi, Mahya, Kashindi et environs.
Selon la société civile locale, ces affrontements ont provoqué les déplacements des populations. Des cas d'incendie des maisons ainsi que de pillage des biens de la population sont également déplorés par la société civile locale.
«Certains habitants se déplacent dans la brousse et d'autres prennent la directions des agglomérations de Masisi et même de Walikale voisin. La situation, au lieu qu'elle se rétablisse, elle va de mal en pis», a dit à ACTUALITE.CD Telesphore Mitondeke, rapporteur de la société civile de Masisi.
Cet acteur redoute la reprise des conflits communautaires si rien n'est fait pour mettre fin à cette situation.
« Il y a risque des conflits communautaires. Voilà pourquoi nous alertons l'opinion et mettons en garde toutes les personnes animées de mauvaise intention qui chercheraient à manipuler les gens et opposer les communautés, les unes contre les autres Nous appelons toutes les communautés à ne céder à aucune manipulation, de quelque nature que ce soit et à dénoncer tous ceux là qui sont en train de vouloir opposer les communautés, troubler la quiétude de la population et par ricochet, détourner l'attention du peuple congolais qui set actuellement focalisée sur la fin de la guerre d'agression imposée à la RDC par le Rwanda, sous couvert du M23 », a ajouté M. Mitondeke.
Pour le député provincial Alexis Bahunga, les autorités de l’état de siège doivent urgemment se saisir de cette question des groupes armés locaux dits Wazalendo (patriotes) en vue de préserver les vies des civils.
« Des sources locales et même de la société civile font état de l'incendie des villages Mahya et Kashindi et le pillage systématique des biens de la population du village Kikoma par des rebelles Nyantura, alliés au M23 et qui opèrent sous le commandement de Mrs Bigembe et Kigingi, à la tête d'un groupe armé dénommée FF (Force de Frappe), doté et équipé, selon des sources locales, par un général qui œuvre sous la label officiel. Je dénonce et condamne très sévèrement ces nouvelles attaques contre nos populations civiles par ces hors la loi, envoyés en RDC par le Rwanda, pour pratiquement occuper nos terres, tuer et continuer a appauvrir nos populations», a pour sa part demandé Alexis Bahunga, député provincial, élu du territoire de Masisi.
La zone où s'opposent les groupes armés n'a pas été contrôlée par les rebelles du M23 comme c'est fut le cas dans d'autres agglomérations comme Mushaki, Nenero, Kilolirwe, Kisthanga et même Mweso. Partout ici, l'on redoute la présence des rebelles du M23 qui se déguiseraient en civils et se camouflent parmi la population. Alors que la force régionale de l'EAC, censée contrôler les zones libérées par le M23 parle de retrait progressif, les autorités congolaises elles ont qualifié de « simulacre » le retrait des combattants du M23 des entités qu'ils occupaient dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo.
Jonathan Kombi, à Goma