Un délai de 12 mois proposé pour accompagner le processus de cantonnement du M23, les contours du déploiement du bataillon angolais dans l’Est de la RDC

Les rebelles du M23 à Kibumba
Les rebelles du M23 à Kibumba

On n’en sait un peu plus sur l’unité de l’armée angolaise qui s’apprête à être déployée dans l’Est de la RDC. Selon le projet porté par le gouvernement de ce pays, il s’agira d’un bataillon qui pourra rester 12 mois dans la province du Nord-Kivu, apprend ACTUALITE.CD. Il fera partie du mécanisme de vérification ad hoc chargé d’examiner les accusations d’agression qui empoisonnent les rapports entre Kinshasa et Kigali. D’après les autorités congolaises, cette unité n’aura pas un mandat offensif et aura des prérogatives plus techniques.Trois commissions de l’assemblée nationale angolaise ont fait le travail essentiel jeudi en adoptant le texte du gouvernement.

Ce déploiement est censé relancer l’exécution de la feuille de route adoptée à Luanda le 23 novembre 2022 par Kinshasa et Kigali sous l’égide de Joao Lourenco. Selon ce plan, le M23 avait jusqu’au 30 novembre de l’année dernière pour se désarmer et se cantonner en territoire congolais sous le contrôle de l’armée congolaise et de la force régionale, en collaboration avec la Monusco. Ce calendrier n’a jamais été respecté. 

Avec l’activation de ce nouveau levier porté par le bataillon angolais, plusieurs résultats concrets sont attendus dont l’accompagnement du processus de cantonnement du M23. Le bon déroulement espéré de ce mécanisme est censé donner des garanties pour la relance du processus politique, de la désescalade et de la reprise des travaux de la grande commission mixte RDC-Rwanda. 

Ce déploiement se fera parallèlement à celui des contingents de la force régionale de l’EAC au Nord-Kivu. Aux troupes kényanes déjà présentes, il s’ajoutent des unités burundaises. Le tout dans un contexte marqué par la crainte d’une guerre ouverte impliquant des armées étrangères. 

Il y a également la dimension régionale du conflit:  « L’autre chose, c’est que nous sommes face à une situation qui a une dimension régionale très très forte. On pourrait même parler d’un conflit régional qui ne dit pas son nom. Les efforts politiques en cours le démontrent parce qu’il implique plusieurs pays de la région », a d’ailleurs dit cette semaine Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint des Nations unies chargé des opérations de paix.