Session de Mars à l'Assemblée nationale: Kasekwa souhaite voir les députés de l’Union sacrée “se racheter après la fragilisation du système de défense”

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Le député national Jean-Baptiste Kasekwa accuse le bureau de l'Assemblée nationale et tous les députés membres de l‘Union sacrée, la coalition autour de Félix Tshisekedi, d’avoir fragilisé le système de défense du pays. Il cite notamment le cas d’une enquête menée par une commission parlementaire spéciale sur les détournements des fonds alloués aux opérations militaires dans l’Est du pays, et dont le résultat a été étouffé. Il dit espérer qu’au cours de la session de mars qui s’est ouverte ce mercredi, le bureau que dirige Christophe Mboso et les députés de la majorité vont se racheter au regard de la situation sécuritaire dégradante dans l’Est.

"Personnellement, j'attends que Monsieur Mboso et tous les députés de l'Union sacrée puissent se racheter parce qu'ils se sont rendus complices de la magouille et de la mafia à la base de la fragilisation de notre système de défense. En avril 2021, l'Assemblée nationale avait adopté une résolution portant création d'une commission d'enquête sur les détournements des fonds alloués aux opérations, cette commission d'enquête n'a jamais travaillé et le rapport n'a jamais été rendu jusqu'à ce jour. Le même système continue sous la barbe, le regard impuissant et complaisant de l'Assemblée nationale", a-t-il dit à ACTUALITE.CD au cours d'une interview lundi 13 mars.

Et d’ajouter:

“J’estime qu'au regard de la détérioration avancée de la situation sécuritaire, l'Assemblée nationale devrait prendre son courage à la main pour effectuer des descentes sur terrain afin de savoir pourquoi les militaires sur la ligne de fond manquent de quoi manger, manquent la tenue, de l'eau alors que des millions des fonds sont débloqués”.

La situation sécuritaire dégradante dans la partie Est du pays devrait occuper une place importante lors des débats au cours de cette session au Parlement. L’insécurité s’est aggravée à la suite de la résurgence de la rébellion du M23 il y a une année. Les rebelles qui ont progressé rapidement dans leurs offensives occupent de vastes zones dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi (Nord-Kivu). Ce, alors que l’Assemblée nationale et le gouvernement ont maintenu l’état de siège depuis bientôt deux ans dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. 

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La force régionale de l’EAC déployée au Nord-Kivu pour stopper le M23 a montré ses limites car ne combat toujours pas alors que son mandat est offensif. L’Angola qui mène la médiation entre Kinshasa et le M23 a promis d’envoyer un contingent dans l’Est de la RDC.

"Nous l'avons proposé depuis longtemps qu'un accord bilatéral avec l'Angola et d'autres pays de la SADC valait mieux que l'adhésion à l'EAC dont la plupart des pays sont complices de Kagame alors nous saluons effectivement cette volonté de l'Angola de venir nous soutenir pour rééquilibrer les rapports de force à l'Est mais cela exige que le Parlement prenne le courage de demander aux troupes de l'EAC de se retirer mais également demander que le Conseil de Sécurité diminue la présence des contingents non combattants et passifs de la Monusco à l'est et qu'un appui soit plutôt apporter aux troupes qui seraient disposées à venir pour s'engager aux côtés des FARDC" , a ajouté M. Kasekwa.

Mais conclut-il, “la solution ne viendra pas de l'étranger, la solution passe par la réforme au sein des FARDC, mettre fin à la magouille, mafia au sein des FARDC, affecter les moyens conséquents aux FARDC, services des renseignements et police nationale, c'est la priorité des priorités”.

Clément MUAMBA