Guerre du M23: "Ceux qui continuent de croire qu'ils peuvent engranger des gains territoriaux,  économiques au mépris de la souveraineté de la RDC s'exposent à des sanctions" (Bruno Aubert)

Bruno Aubert, ambassadeur de la France en RDC
Bruno Aubert, ambassadeur de la France en RDC

Bruno Aubert, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la France en RDC était dans l’équipe qui a accueilli vendredi 10 mars à Goma (Nord-Kivu), le premier avion du pont humanitaire aérien de l'Union Européenne qui va aider à faire face à la première crise humanitaire africaine (5,5 millions déplacés). L’Est de la RDC connaît des violences armées qui jette dans les rues des milliers de personnes. La situation s’est détériorée davantage avec la guerre du M23 dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi. 

Pour Bruno Aubert, la situation qui prévaut dans l’Est congolais doit sortir de l’oubli. “Ce qui se passe ici dans l'Est du Congo est inacceptable, et doit être sorti de l'oubli. Et c'est la raison de notre présence ici, c'est la raison de ce pont aérien humanitaire”, a dit l’ambassadeur français. 

La rébellion du M23 soutenue par le Rwanda n’a jusque-là pas respecté les différentes résolutions prises au niveau régional, notamment le cessez-le-feu et le retrait de ses troupes des zones occupées. 

“Il y a un plan de désescalade qui a été agréé par toutes les parties africaines, par les Chefs d'État régionaux qui mérite absolument, c'est un impératif d'être soutenu, il stipule un cessez-le-feu qui doit ouvrir la voie au retrait, à son cantonnement. Il y a d'autres phases ultérieures, il est impératif que ce plan soit soutenu par tous, c'est une responsabilité collective”, a ajouté Bruno Aubert tout en brandissant la menace des sanctions:

“Tous ceux qui continuent de croire qu'ils peuvent engranger des gains territoriaux, des gains économiques au détriment des populations, en faisant souffrir des populations au mépris de la souveraineté de la République Démocratique du Congo, doivent comprendre qu'eux aussi s'exposeront à des sanctions et qu'ils seront sous l'œil de la communauté internationale”.

La situation sécuritaire dans la partie Orientale de la République Démocratique du Congo ne cesse de se détériorer à la suite de l'activisme des groupes armés locaux et étrangers. La situation s'est empirée davantage avec la résurgence du M23 soutenu par le Rwanda provoquant des milliers de déplacés et des sans abri dans trois territoires (Rutshuru, Masisi, Nyiragongo) de la province du Nord-Kivu.

Un cessez-le-feu devait avoir lieu mardi dans "dans toute la région orientale de la RDC", selon le dernier calendrier de cessation des hostilités annoncé le 3 mars à Luanda par la présidence angolaise, désignée médiatrice par l'Union africaine dans cette crise. Mais dès le lendemain, la rébellion du M23 a de nouveau avancé sur le terrain. Après une accalmie sur les lignes des fronts jeudi, des affrontements ont repris dans plusieurs localités ce vendredi matin près de la cité de Sake (territoire de Masisi).

Clément MUAMBA