One Forest Summit: “L’enjeu pour la CEEAC, c’est de donner plus de valeur économique aux forêts du bassin du Congo”

One Forest Summit
One Forest Summit

ACTUALITE.CD et DESKNATURE.COM s’installent à Libreville (Gabon) du 1er au 2 mars 2023 pour vous faire vivre le One Forest Summit. Ce sommet est consacré aux enjeux forestiers et se concentre sur les défis communs rencontrés par les trois grands bassins forestiers de la planète : la forêt Amazonienne, le bassin du Congo et les forêts d’Asie du Sud-est, représentant 80% des forêts tropicales du monde et deux tiers de la biodiversité terrestre. Interviews, vidéos, témoignages à suivre exclusivement sur nos plateformes. Ici, Honoré Tabuna, Commissaire à l'environnement, ressources naturelles, agriculture et développement rural de Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), explique les enjeux de ces assises.

« Pour la CEEAC,  les enjeux sont d'abord politiques. Le fait que nous ayons plusieurs chefs d'État, aussi bien de la sous-région que d'ailleurs et de France, donne encore plus de valeur économique aux forêts du bassin du Congo et aux forêts de deux autres massifs forestiers tropicaux. Le deuxième enjeu est diplomatique. Les négociations sur les questions clés, la recherche scientifique parce que sans la recherche, vous n'allez pas atteindre les objectifs de développement que nous avons et l'autre enjeu est social et économique », a t-il déclaré.

Il espère que la place sera maintenant accordée à l’action.

« Nous voulons maintenant aller vers les actions comme cela a été dit lors du sommet à la semaine africaine du climat. Ici on va parler donc encore des financements. On va parler des programmes, on va parler des chaînes de valeur. Progressivement, nous sommes en train d'aller vers les actions. Si vous avez suivi les discours des chefs des ministres à l'ouverture, ils ont insisté sur les chaînes de valeur issues de l'agriculture écologique, le café, le cacao, la canne à sucre. Là, on commence à être intéressé. Voilà pourquoi il y a des entreprises ici, donc là il y a des enjeux socio-économiques parce que ce sont les entreprises qui créent l'emploi et si on va donc parler plus économie verte, économie bleue, mais de façon concrète parce que quand on parle de bassin du Congo, vous avez les forêts, vous avez les eaux continentales, vous avez la mer, vous avez le fleuve Congo, les autres ont l'Amazone, l’Asie du sud-est vous avez le Mékong, donc on va parler maintenant des choses concrètes ». 

Et pour parvenir à des actions concrètes, des ponts doivent être établis entre différentes parties prenantes: « Voilà pourquoi ici, il y a ici des rencontres entre les entreprises et les investisseurs. Les négociations avec surtout les banques. Les enjeux sont politiques, diplomatiques et socio-économiques.  On peut aussi ajouter écologique bien entendu pour être dans les trois piliers du développement durable ».

A ceux qui pensent qu’il s’agit d’un sommet de trop, Honoré Tabuna a une réponse: « One va pas arrêter de faire le plaidoyer, on ne doit pas arrêter d'organiser des rencontres parce que c'est une question de vie ou de mort, s'il y a trop de CO 2. L'équilibre en gaz de la nature sera coupé et en ce moment-là, on ne pourra plus vivre. C'est ce qu'on est en train d'expliquer ce qu'on appelle vulgairement le réchauffement climatique, c'est à dire qu'on brise l'équilibre qui est dans la nature avec nos modèles économiques ». 

Du 1er au 2 Mars 2023, il sera question d’intensifier la coopération internationale pour la protection et la gestion durable des forêts tropicales autour de trois thématiques : la recherche scientifique sur les écosystèmes forestiers, les chaînes de valeurs durables dans le secteur forestier, et les financements innovants de la biodiversité. Le One Forest Summit réunit des chefs d'État et des ministres de tous les continents, notamment des experts et des représentants d’ONGs autour de plusieurs objectifs. Il s’agit de donner aux pays forestiers des solutions très concrètes pour leur permettre de tirer des bénéfices économiques des politiques plus protectrices des forêts ou encore de rémunérer les pays qui réduisent la déforestation, et lancer des mécanismes innovants pour financer des zones protégées.

Vous pouvez écouter Honoré Tabuna ici.