Les problèmes de la RDC ne sont pas oubliés (ONU)

Joyce Cleopa Msuya, Sous SG ONU aux affaires humanitaires et coordonnatrice adjointe des secours d’urgence
Joyce Cleopa Msuya, Sous SG ONU aux affaires humanitaires et coordonnatrice adjointe des secours d’urgence

La République démocratique du Congo traverse une crise humanitaire croissante depuis des décennies à cause des multiples guerres, notamment dans sa partie orientale. Les efforts des multiples organisations internationales ainsi que des agences du système des Nations Unies au pays depuis plus de 20 ans peinent à stopper la crise. Le pays est classé ce jour troisième parmi les nations secouées par la crise humanitaire au monde, après l'Afghanistan et l’Ethiopie. La visite d’une semaine de Joyce Cleopa Msuya, la sous-secrétaire générale aux affaires humanitaires et coordonnatrice adjointe des secours d’urgence a permis de susciter le débat sur l'importance qu’accorde la communauté internationale à la situation humanitaire en RDC.  

“Les problèmes de la RDC ne sont pas oubliés. C’est pourquoi je suis ici et je suis venue avec le bailleur USAID depuis une semaine. Je voudrais dire que nous n’avons pas oublié, pourquoi ? Parce que la crise humanitaire en RDC est la troisième plus grande au monde après l'Afghanistan et l'Ethiopie parce qu’il y a actuellement 26 millions de personnes qui ont besoin d’assistance. Et nous en tant que communauté internationale et les ONGs, nous ne pouvons qu’assister 10 millions”, a déclaré à ACTUALITE.CD Joyce Cleopa Msuya. 

Le pays compte actuellement près de 5 millions de déplacés internes. La situation humanitaire s’est dégradée davantage au Nord-Kivu suite à la guerre du M23. Des déplacés ont envahi Goma et ses environs en provenance des territoires des Rutshuru, Nyiragongo et Masisi.

“Nous aidons par exemple les déplacés que j’ai vus provenir de Sake à Goma pour qu’ils aient où dormir”, a confié la sous-secrétaire générale qui regrette de n'avoir pas effectué le déplacement de Goma.

“Je regrette que durant mon séjour d’une semaine ici, je ne sois pas partie à Goma pour voir moi-même comment les gens sont blessés, pour que je recueille leurs désidératas afin que je transmette leur message à l’extérieur. Mais nos collègues sont à Goma, ils n’ont pas quitté la ville. Ils comptent sur d'autres pour partir la semaine prochaine si la sécurité le permet”, a-t-elle ajouté.

Mme Msuya a, durant son séjour, rencontré les autorités congolaises afin de plaider pour l’ouverture d’un couloir humanitaire pour apporter de l’aide aux déplacés. “J’ai échangé avec les autorités pour voir comment ouvrir la route pour permettre d’apporter de l’aide aux déplacés parce qu’ils sont vraiment nombreux”, a-t-elle assuré.

Outre le M23, l’Est du pays est infesté par une centaine de groupes armés locaux et étrangers qui luttent pour diverses raisons. Les provinces les plus affectées sont le Nord-Kivu, l’Ituri et le Sud-Kivu. Le gouvernement tarde toujours à mettre en pratique son programme ambitieux de désarmement, démobilisation et réinsertion communautaire.