RDC: au Festival amani, Yekima de bel art slame pour la paix

Festival amani
Ph. ACTUALITE.CD

Connu pour des titres qui retracent l’histoire ou qui présentent des villes telles que Kinshasa ou Goma, l’artiste slameur congolais Yekima a amené son art sur la scène du Festival amani. Le géniteur de l’Afro slam a fait près d’une heure sur la scène en début de soirée, au deuxième jour du festival, pour le grand bonheur du public venu nombreux. Il en a profité pour passer des messages de paix sur la scène.

« Puisqu’ils n’ont d’yeux que pour l’Ukraine mais ici ça dure des décennies, on va leur montrer que nous pouvons nous prendre en charge », a lancé Yekima sur le podium.

Même à Bukavu, le slameur a salué la ville de Goma et ses habitants pour leur résilience et toutes les qualités qu’ils gardent malgré les péripéties. Cela a été concrétisé par son morceau Jambo Goma qui a ouvert sa prestation. Il a fait un autre texte qui a valorisé la ville de Bukavu, présentant ses particularités, invitant le peuple de cette ville et de la province en général d’être fier de ce qu’il ont et d’aller de l’avant.

Yekima de bel art n’est pas du genre à pleurer quand ça va mal. Il a choisi plutôt de caresser le peuple dans le sens de l’espoir. Il dit avoir palpé de l’œil le mot résilience dans la partie Est de la RDC.

« Je n’aime pas pleurer, j’ai écrit une chanson sur Goma qui célèbre cette ville et sa résilience. C’est ça mon engagement à moi. Même s’il crépite des balles, je viendrai chercher dans cette laideur, un peu de beauté à revendre. Que les gens se sentent forts, qu’ils se disent que peut-être la vie m’attend encore. Je caresse le peuple dans le sens de l’espoir », a dit Yekima après le spectacle.

Au sujet des messages de paix, Yekima n’en est plus à y voir un grand apport, il est temps, estime-t-il, de passer aux actions. Il se dit être touché par la situation de l’Est de la RDC par patriotisme, ce qui devait être le cas de tous les congolais.

« Je suis personnellement touché parce que je suis patriote. C’est le sang congolais qui coule. Chaque Congolais qui tombe, c’est une goutte de sang de Yekima II tombe, c’est une goutte de sang de toi, de lui, de nous », a-t-il ajouté.

Même si la situation sécuritaire demeure inquiétante dans certains coins à l’Est de la RDC, le Festival amani se tient, toujours dans le contexte de recherche de la paix. Les organisateurs et de nombreux bénévoles ont bravé cette impasse, tenant le festival à Bukavu, au Sud-Kivu pour la première fois. Plus de 7 000 participants prennent plaisir à participer à différentes activités.

Emmanuel Kuzamba, à Bukavu