57 otages libérés des mains des rebelles ougandais d’Allied Democratic Forces (ADF), il y a plus d’une semaine ont été remis officiellement aux membres de leurs familles ce samedi 3 décembre en ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu. Parmi ces ex-otages figurent une vingtaine d’enfants mineurs et des femmes enceintes. La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs autorités locales et des représentants de la société civile.
Reportage
Affaiblis, avec des égratignures sur le corps , ces otages libérés ont été accueillis avec joie par certains membres de leurs familles venus de différentes agglomérations dont Lume, Kabasha et Bulongo. Parmi ces derniers, des enfants de moins de 7 ans qui présentent encore des signes de malnutrition.
Dans la foulée se trouve aussi Dorcas Kavira, 18 ans. Elle est originaire de la ville de Butembo, elle indique avoir été kidnappée il y a plus d’un an dans son champ à Karuruma avant d’être retrouvée par l’armée.
« C’était un certain vendredi, le jour du culte, que les militaires étaient venus nous libérer. Certains combattants étaient déjà partis à la prière. Heureusement pour moi ce jour-là j’étais restée au camp. J’avais entendu un tir, soudain, les soldats venaient de m’appréhender. Ils m’ont pris et m’amener aux côtés d’autres otages pour nous sécuriser », relate-t-elle.
Kavugho Makunde, enceinte aussi, se rappelle encore du jour de son enlèvement.
« J’étais dans nôtre champ à Isale, c’est là que les ADF/Nalu m’avaient enlevé. On a marché avec eux aux côtés d’autres otages, sur notre chemin ils ont pillé des chèvres et exécuté quelques otages mais nous ils nous avaient laissé la vie sauve parce que nous étions enceintes ».
La libération de ces otages date de plus d’une semaine , certains avaient été libérés lors de bombardements des positions des assaillants dans la vallée de Mwalika.
L’armée demande à la population d’être hospitalière vis-à- vis de ces ex-otages.
« Il y a des gens qui ont été violés, d’autres qui ont des grossesses des ADF, je vous demande d’accueillir ces gens ici dans vos familles. De ne pas les stigmatiser, ils n’ont rien fait, ils sont tout simplement victimes », déclare le capitaine Anthony Mualushayi, porte-parole des opérations Sokola 1 dans la zone.
Même message relayé par la société civile locale qui salue aussi les efforts fournis par l’armée.
« D’abord, nous les trouvons fatigués, vous les voyez vous-même. Chapeau bas à notre armée. Nous avons l’obligation de les accueillir, de bien les encadrer parce qu' ils ont été vraiment maltraités par les assaillants », a dit pour sa part maître Pépin Kavota, président de la société civile de Beni.
C’est depuis novembre 2021 que l’armée congolaise en coalition avec l’armée ougandaise traque les combattants ADF dans la région. Le mois dernier, plusieurs positions des assaillants ont été bombardées au sud du territoire de Beni où l’armée a annoncé avoir capturé des dizaines de combattants dont certains étaient de nationalité Kenyane et d’autres disaient venir d’autres pays pays comme l’Ouganda.
Yassin Kombi