Kanyaruchinya: craignant pour leur vie, des milliers de déplacés reprennent la route et se rapprochent de Goma  - Témoignage 

Des coups de feu retentissent vers Kibumba. Les FARDC y affrontent le M23. Très peu d'informations sur la ligne de front, mais la situation a provoqué une panique générale sur le site de Kanyaruchinya, à l’entrée de Goma. Les déplacés qui s’étaient regroupés à cet endroit n’ont pas pu rester sur place. Beaucoup d’entre eux ont décidé de se rapprocher davantage de Goma. L’errance se poursuit pour ces civils qui vivaient déjà loin de chez eux et dans des conditions inhumaines.

« Nous avons fui parce que nous avons vu les autres prendre la route. Nous ne savons pas ce qui se passe », raconte cette dame, ses bagages sur la tête. 

Elle craint pour sa vie et reprend la marche sans savoir ce qui va se passer avant la fin de cette journée.

« Moi, j’étais installée dans une école primaire à Kanyaruchinya. Nous avons fui et nous suivons les autres qui sont devant nous. Nous avons vu des militaires passés et de nombreux véhicules et nous avons décidé de fuir. Nous entendons des coups de feu, des obus qui tombent et nous ne savons pas ce qui se passe ». 

Sur le même chemin, un homme tout aussi perdu.

« Les balles sifflent depuis plusieurs heures. Nous nous sommes rendus compte que nous étions en danger. Le matin, pendant qu’on partait couper le bois, il y avait déjà des balles…Là-où la lave était passée. Les balles, c’était à Kibumba. Nous sommes arrivés ici et nous entendons encore des coups de feu. Nous avons décidé d’aller à Mugunga. Moi, j’étais installé dans une salle de classe à Kanyaruchinya. Je suis obligé d’errer avec mes enfants. Est-ce que c’est normal », s'interroge-t-il.

Entre-temps, Uhuru Kenyatta est arrivé à Goma ce même mardi. En début d'après-midi, il s’est entretenu avec la MONUSCO.

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Yvonne Kapinga