Butembo : encore un bandit armé lynché 

Une vue de la ville de Butembo
Une vue de la ville de Butembo

Un homme porteur d'une arme à feu et habillé en treillis a été maîtrisé puis lynché par des habitants alors qu'il venait de cambrioler dans une cellule du quartier Kyaghala de Bulengera, l'une des quatre communes de Butembo (Nord-Kivu). 

Selon la société civile de Bulengera, la victime a été maîtrisée difficilement à Kyaghala -puisqu'il tirait sur les jeunes qui le pourchassaient-, avant d'être tué puis brûlé autour de 4 heures locales à Rughenda, une cellule voisine. 

"Des jeunes ont été alertés que des bandits venaient d'opérer dans une cellule voisine. Ceux de Kitimbwako, à Kyaghala s'organisaient pour quadriller, et ils ont remarqué qu'un appareil téléviseur venait d'être abandonné sur l'avenue, à proximité d'un chantier. Ils ont fouillé à l'intérieur et ont remarqué qu'un bandit se cachait à l'intérieur. Il a tiré sur l'un des jeunes qui tenaient de le macheter, et qui a été blessé au bras. Le bandit est sorti pour tenter de s'échapper avant d'être maîtrisé dans une rivière. Ils l'ont mutilé, tué et brûlé. Les militaires sont venus récupérer ses restes et la tenue qu'il portait", rapporte à ACTUALITE.CD John Kameta, président de la société civile de Bulengera. 

Il déplore toutefois que l'arme du bandit et les cartouches soient portées disparues. 

Des militaires intervenus pour récupérer les restes ont tiré des coups de sommation. Ce qui a été à la base de la paralysie d'activités dans cette partie de la ville de Butembo. Des écoles n'ont pas fonctionné dans plusieurs cellules de Kyaghala et Rughenda. Même le marché de Rughenda, fonctionnel chaque mardi, ne connait pas son ambiance habituelle. 

Depuis quelques semaines, Butembo fait face à des cas de justice populaire. Des jeunes qui maîtrisent des bandits armés n'hésitent plus à les brûler vifs. La société civile décrit une crise de confiance vis-à-vis des services de sécurité qui ne font, d'après elle, rien pour empêcher des cas d'incisions nocturnes des hommes armés dans des ménages.

"Depuis un temps, on fait face à des cas d'incisions nocturnes des hommes armés dans des ménages. C'est récurrent. Si les jeunes tombent dans des cas de justice populaire, c'est parce qu'il s'agit des incidents qu'on enregistre plusieurs fois dans les mêmes cellules à proximité du plus grand camp militaire de la ville. Ils alertent, mais aucune intervention. Voilà qu'aujourd'hui c'est difficile d'arrêter les bandits et de les confier aux services spécialisés. C'est dangereux. Les autorités doivent agir, empêcher les incursions nocturnes pour rassurer les habitants", explique à ACTUALITE.CD John Kameta. 

Claude Sengenya