Butembo : un jeune homme meurt suite aux tirs d’un groupe des militaires accusés des tracasseries dans un marché 

Une vue de la ville de Butembo
Une vue de la ville de Butembo

Un jeune homme d'une vingtaine d'années a trouvé la mort après avoir été atteint d'une balle tirée par un groupe des militaires l'après midi de ce mercredi 26 octobre à Furu, une cellule de la ville de Butembo (Nord-Kivu). Tsongo Léon, leader du Parlement debout de Furu, un groupe de pression, précise à ACTUALITE.CD que le fait  s'est déroulé quand un groupe des militaires revenaient du marché Bwanandeke, important marché public situé à Biasa à la sortie Nord de Butembo, où ils sont accusés d'avoir tracassé depuis la mi-journée des marchands, essentiellement les vendeurs de Kasiksi, une boisson indigène qu'ils soupçonnent de servir de “talisma” aux miliciens Mai-Mai.

"Depuis 13 heures, nous avons été alertés qu'un groupe de militaires venait de s'introduire au marché de Biasa. Ils ont menacé les vendeurs de Kasiksi (une boisson indigène) les accusant d'être de mèche avec les miliciens.  Ils ont commencé à ravir argent et autres biens. Ce qui a créé une panique au marché occasionnant une paralysie. Se retirant du marché, ils ont fait usage des tirs et une balle a atteint un jeune homme dans le reboisement des père Maurice à Furu. Il est mort, il est âgé d'entre 17 et 22 ans", déplore cet activiste. 

En colère, les jeunes de Furu sont allés lever le corps de la victime du lieu du drame. Voulant l'acheminer à la morgue de l'hôpital Matanda, ils ont été dispersés par des militaires. Ce qui explique des coups de feu entendus autour de 18h00 au centre-ville de Butembo. Mercredi soir, boutiques et autres services ont été fermés à Furu et environs. Les habitants sont rentrés précipitamment chez eux. 

Selon Tsongo Léon, les militaires à la base de cette situation seraient venus du camp de Mihake, à hauteur de Biasa et proche de Furu. 

Il appelle la hiérarchie militaire à discipliner les soldats et éviter d’assimiler les habitants aux miliciens Mai-Mai.

"Selon les témoins, en entrant au marché, ces militaires menaçaient de venger les leur tombés lors des divers affrontements avec des miliciens ces derniers mois aux alentours de Butembo. Ce n'est pas prudent pour les militaires d'agir ainsi. En 1998, des militaires avaient faussement accusé les habitants de Furu d'être de mèche avec les miliciens Mai-Mai qui avaient tué leurs frères d'armes. Et pour se venger, ils avaient commis des graves massacres connus sous le nom de massacres de Kikyo dans lesquels nous avions perdu de nombreux habitants. Que les autorités nous aident à discipliner les militaires. Nous ne sommes pas leurs ennemis, et nous devons collaborer pour aider à la restauration de la paix", recommande Tsongo Léon.

Depuis un temps, Butembo fait face à la présence des miliciens Mai-Mai dans ses périphéries. Ce qui explique des incidents et attaques récurrents  contre certaines positions militaires, causant parfois des pertes en vie humaines. Les contrées les plus vulnérables sont Vulamba, Furu, Biasa et Mihake. Des miliciens viendraient de la région de Butuhe où ils ont érigé leur base.

Claude Sengenya