RDC: devant le Conseil de sécurité, Bintou Keita a souligné le caractère stratégique de la loi de programmation militaire et a soutenu l’autonomisation de l’Armée congolaise

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FARDC

Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général en République démocratique du Congo (RDC) et Chef de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), est intervenue vendredi 30 septembre devant le Conseil de sécurité des Nations unies.

Elle a noté le caractère stratégique de la loi de programmation militaire 2022-2025, estimée à 1 milliard de dollars par an, que le Parlement doit examiner. Cet instrument est essentiel pour permettre la montée en puissance des Forces armées de la RDC (FARDC) et mener à bien les reformes du secteur de la sécurité, deux éléments fondamentaux pour répondre aux défis sécuritaires du pays, a t-elle déclaré.

Selon le gouvernement, la première vague des actions de l’exercice 2022 a commencé depuis le 16 août dernier et vise notamment le recrutement général de 18.200 hommes et le démarrage de l'industrie militaire. Le désarmement et la démobilisation des groupes armés sont aussi parmi les premières actions de mise en œuvre de cette Loi.

Bintou Keitaa expliqué que son appel à autonomiser les FARDC découle des problèmes de sécurité persistants dans l’est de la RDC. 

« Les groupes armés continuent d’y représenter une menace importante et de commettre des actes de violence contre les civils ».

La plupart des abus sont perpétrés par la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO), les Forces démocratiques alliées (ADF) et le Mouvement du 23 mars (M23) en Ituri et au Nord-Kivu, tandis que les groupes Maï-Maï et d’autres milices ont intensifié leurs attaques contre les civils au Sud-Kivu, a-t-elle expliqué.   

Contexte:

Aujourd’hui, la MONUSCO est entrée dans une phase de transition qui va aboutir à son départ progressif de la RDC à horizon 2024. De son côté, le gouvernement congolais a annoncé sa décision de réévaluer ce plan de retrait à la suite des manifestations violentes contre le personnel et le matériel de la mission ayant occasionné plusieurs dégâts dans l’Est de la RDC.

Le mandat de la MONUSCO avait été prolongé d’une année soit jusqu’au 20 décembre 2022. Selon la résolution du conseil de sécurité qui fixe ce mandat, la MONUSCO maintiendra un effectif maximum autorisé de 13 500 militaires, 660 observateurs militaires et officiers d’état-major, 591 policiers et 1 050 membres d’unités de police constituées. Le Conseil avait également approuvé au début de ce mandat le déploiement, à titre temporaire, de 360 membres supplémentaires d’unités de police constituées. Le Conseil assigne à la Mission les deux « priorités stratégiques: la protection des civils et l’appui à la stabilisation, au renforcement des institutions de l’État et aux principales réformes de la gouvernance et de la sécurité. Pour rappel, c’est le 1er juillet 2010 que la MONUSCO a remplacé la Mission de l’organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC).