Kwamouth: impossible pour la Croix-Rouge d'organiser le secours en raison de l'intensité des violences 

La Croix-Rouge Mai-Ndombe, antenne de Kwamouth, n'a pas pu apporter le secours aux victimes des atrocités entre Teke et Yaka en conflit interethnique dans cette partie de la RDC, qui a fait plus de 150 morts et des nombreux blessés. Ce qui fait qu'à ce jour, le nombre des blessés n'est toujours pas connu.

Plusieurs membres de la Croix-Rouge locale étaient également visés par les assaillants et se sont déplacés à cause de l'ampleur de la violence, selon les responsables. Bien plus, la Croix-Rouge locale n'a pas des moyens pour remplir sa mission dans pareilles situations, a dit à ACTUALITE CD, le chargé de gestion de catastrophes de la Croix-Rouge Kwamouth, Raoul Viara qui est déplacé actuellement à Bandundu.

"A la Croix-Rouge, nous n'avions pas de moyens pour atteindre les sites où ces cas ont été enregistrés. Nous n'avons même pas un engin d'intervention que ce soit sur la rivière ou sur la route. L'administrateur du territoire n'a aucun moyen de déplacement pour lui, pas moyen aussi d'en trouver pour nous afin que nous arrivions sur place. Nous ne savons pas intervenir pour enterrer ce corps", a déclaré Raoul Viara, chargé de gestion des catastrophes à la Croix-Rouge Kwamouth. 

Et d'ajouter que

"Les atrocités étaient tellement intenses. Ils commençaient à chercher même les kwilois, les étrangers qui ont des liens avec les Yaka. Nous qui sommes des kwilois avions jugé de déplacer avec nos familles pour la ville de Bandundu là où j'étais né. Nous ne savons pas ce qui s'est passé là-bas. La Croix-Rouge pour intervenir, exige qu'il y ait d'abord un cessez-le-feu, mais comme il n'y en a pas, qui va arriver là-bas? Si tu pars, tu vas mourir, un secouriste part retirer les corps s'il y a un cessez-le-feu. A la Croix-Rouge il nous est demandé de nous protéger avant de secourir les autres", a-t-il expliqué. 

La Croix-Rouge compte une cinquantaine d'agents à Kwamouth selon Raoul Viara. A part lui, certains agents sont restés sur place à la cité de Kwamouth, d'autres ont fui vers des contrées voisines.

Selon des sources diverses dans la région, plus de 150 personnes ont été tuées dans le conflit qui oppose les Teke et les Yaka depuis fin juillet. Ce conflit rappelle les violences qui ont déchiré les membres des ethnies Ntende et Nunu en 2018 dans le territoire de Yumbi toujours à Mai-Ndombe. Selon l'ONU, plus de 500 personnes ont été tuées lors des violences de Yumbi.

Jonathan Mesa, à Bandundu