Clinique Panzi de Kinshasa : Cinq choses à savoir sur la mise en œuvre du projet « Tosungana » 

Photo/Actualité.cd
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Le projet « Tosungana » de la Clinique de Panzi Kinshasa porté par la Fondation du Dr Mukwege a été lancé le 07 septembre. Desk Femme vous propose en cinq points, la portée de ce programme appuyé par le Canada et consacré à la prise en charge holistique des victimes des violences sexuelles dans la capitale de la RDC.  

Durée

Le projet s’étend d’avril 2022 à septembre 2023. Cependant, comme le renseigne la coordinatrice de la clinique, Maud-Salomé Ekila, le 1/3 du travail a déjà été exécuté.

Champs d’actions

Tosungana vise 5 zones de santé, sur les 35 que compte la ville de Kinshasa. Il s’agit de Kingabwa, Limete, Makala, Mont-Ngafula 1 et Binza-Météo (où se situe la Clinique Panzi Kinshasa). Ce choix a été opéré sur base des données et besoins trouvés sur terrain, en collaboration avec la Division provinciale de la santé, la Division du genre et d’autres organisations actives dans ce secteur à Kinshasa.  

Stratégie

Le projet va procéder par « Guichet Unique ». Les victimes des violences sexuelles entrent dans un circuit complet où tout est mis en place afin de leur permettre de retrouver leur dignité perdue. Cela comprend la prise en charge médicale, psychologique juridique et légale, mais aussi la réinsertion socio-économique. La réplication du modèle de Panzi se fera via le One Stop Center installé à Kinshasa.

Les activités programmatiques s’y dérouleront dans les cinq zones cibles, missions des Cliniques mobiles, formation/sensibilisation communautaires, formations des prestataires de soins, formation des parajuristes qui référencient les cas de violence sexuelle ou des violences basées sur le genre.

Public cibles

Les survivant.e.s des violences sexuelles, les adolescentes, les prestataires des soins de santé, les leaders communautaires, y compris les religieux, ainsi que la population kinoise de façon générale pour des services sur la santé sexuelle et reproductive.

Résultats escomptés 

-          4000 personnes vont bénéficier des soins durant les 40 missions des cliniques mobiles organisées dans les 5 zones de santé

 

-          750 survivantes de violences sexuelles et basées sur le genre prises en charge à la Clinique Panzi Kinshasa

 

-          125 accompagnements judiciaires dont 30% de jugement

 

-          150 parents d'adolescentes abusées/exploitées sexuellement seront appuyées à travers des groupes d'intérêt économique

 

-          200 leaders locaux seront formés sur les VBG et la masculinité positive (chefs de quartiers et d'avenues prestataires de soins médicaux, leaders de confessions religieuses,…)

 

-          124 patientes souffrant des fistules et prolapsus bénéficieront de soins de réparation (chirurgie réparatrice)

 

-          4500 jeunes et adolescent.e.s seront sensibilisés dans les écoles et dans la communauté sur la santé sexuelle et reproductive ainsi que la masculinité positive

 

-          Les prestataires des services seront formés et assisté techniquement sur la prise en charge holistique des survivantes de VBG, des femmes et adolescentes souffrant des pathologies gynécologiques

 

-          Les membres de la communauté (hommes, femmes, filles et garçons) sont invités et participent aux séances de sensibilisation/formations portant sur la santé sexuelle et reproductive, le planning familial, la masculinité positive.

A propos de l’engagement des officiels

En dehors du Docteur Mukwege, l’ambassadeur du Canada (partenaire de financement du projet), la ministre du genre, famille et enfant ainsi que le ministre de la santé publique ont également pris la parole lors de la cérémonie du lancement du projet. 

Gisèle Ndaya Luseba, a rassuré de l'accompagnement de son ministère et invité tous les participants à devenir ambassadeur de la lutte contre les Violences sexuelles et Basées sur le Genre. 

Jean-Jacques Mbungani à également rassuré du soutien du ministère de la santé à ce projet en lien avec la couverture santé universelle. 

« Nous appuyons déjà trois Centres intégrés des services multisectoriels (CISM) mis en place dans le cadre du projet JAD. Le projet Tosungana va apporter l’expertise de la Clinique Panzi dans l’un des services de prévention et de réponse aux violences sexuelles par la mise en place d’un autre centre intégré dans la zone de santé de Binza-Météo. Il contribuera aussi au plaidoyer pour la lutte contre ce fléau ».

Par ailleurs, survivante et Coordonnatrice du mouvement national des survivant.es des violences sexuelles en RDC, Tatiana Mukanire a plaidé pour qu'au-delà de la prise en charge holistique, la justice soit rendue à toute victime.  

Prisca Lokale