Kinshasa : la femme célébrée au cours d’un spectacle de slam

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Le collectif Pax in Terra a organisé un spectacle de slam ce dimanche 17 avril à Kinshasa pour célébrer la femme. À travers les mots d’une dizaine d’artistes slameurs et slameuses, aussi par la voix des chanteurs, la femme a été mise à l’honneur. C’était à l’Institut national des Bâtiments et Travaux Publics (INBTP) Ngaliema.

« Qui trouve une bonne femme trouve l’adoration. Mais qui trouve la mauvaise devient client de l’intercession ». C’est par ces mots de l’artiste slameur Dimé Konde que la soirée de slam a été lancée. Entre réclamation et déclamation, hey de fleur et conseils, les femmes et les hommes artistes ont fait parler leur poésie, tour à tour, pendant environ 2 heures.

« Mon texte s’intitule “le plus grand péché”. C’est le regret de la femme face aux hommes, qui pensent que la femme ne peut rien faire de spécial. Je voulais les interpeller. Les présidents et tous les héros viennent tous de la femme », a déclaré Feni’s Maestria après sa prestation.

Son texte de slam est d’autant plus vrai qu’elle en est l’exemple vivant. Certes, à peine sortie de la minorité, Feni’s dit avoir vécu des cas d’injustice au niveau de l’université parce qu’étant femme. Le slam lui a permis d’exutoire pour exprimer son regret.

C’est comme si nous avons choisi d’être femme, dit-elle, avant d’ajouter « Je suis femme, je déclame et réclame dans le slam ».

Une mère, un mentor

Pour sa part, la slameuse privée Grâce a fait réfléchir sur l’importance d’une femme dans l’éducation de l’enfant, surtout pour la fille en âge adolescent. Elle a fait un texte qui est une lettre d’une mère à sa fille. Une mère qui se mourrait alors que sa fille n’avait que 13 ans et avait beaucoup plus besoin d’elle.

« Pour qu’on puisse mieux marcher sur la route, on a besoin de sandales. Et une mère est celle qui vous trouve des sandales pour mieux marcher », estime Grâce.

Son texte de slam est une poésie des conseils que la maman donne à sa fille. Elle a notamment parlé à sa fille des valeurs qu’elle doit inculquer. « La fille est encore jeune, un vase à remplir. La mère a profité de la lettre pour remplir sa fille », a expliqué l’artiste.

Des hommes pour célébrer la femme

La soirée, principalement dédiée au slam, a connu également la participation des hommes, et qui ont déclamé des poèmes sur la femme. Car “les plus beaux poèmes, c’est les hommes qui écrivent pour les femmes”, a lâché le directeur artistique du collectif Pax in terra.

M. Mbungu Pierrot alias Oncle P, a fait savoir que l’activité avait vocation de “célébrer seulement la femme”, parce que “la femme est un être très spécial, qui contribue beaucoup dans la vie de l’homme et de l’humanité”, a-t-il ajouté.

L’artiste slameur Dimé Konde, le premier à monter sur scène, a laissé entendre que tout le monde a “un côté féminin”.

« Je suis sorti d’une maman, je vais épouser une femme, tout cela n’empêche de participer où les femmes sont là parce qu’on a un message aussi pour les femmes », affirme-t-il.

Son texte de slam intitulé “Femme” se résume en ce qu’il dit “trouver une bonne femme dans cette société, c’est résoudre la moitié de ses problèmes”.

Pax in terra est un collectif de jeunes qui traitent des sujets qui défendent des mœurs, relatifs aux valeurs, combattant les anti valeurs, et cela à travers l’outil principal qui est le slam. Réunissant une vingtaine d’artistes, majoritairement des slameurs, le collectif fait également des activités d’exposition ou celles liées à d’autres arts que le slam.

Emmanuel Kuzamba