RDC : Guy Mafuta adresse une question orale avec débat à Bazaiba et Lutundula sur la gestion diplomatique du dossier lié à la pollution des eaux des rivières Tshikapa et Kasaï

Guy Mafuta Kabongo
le député national Guy Mafuta Kabongo

Le député national Guy Mafuta Kabongo a saisi le bureau de l’Assemblée nationale pour adresser une question orale  avec débat aux VPM, ministre de l’environnement et développement durable, Eve Bazaiba et celui des affaires étrangères, Christophe Lutundula, sur la gestion diplomatique du dossier de la pollution des eaux des rivières Tshikapa et Kasaï dans les provinces du Kasaï, Kwilu et Mai-ndombe en RDC. L'incident s'était produit aux mois de juillet et août 2021.

L’élu de Tshikapa dit vouloir savoir si cette situation a évolué ou non et ce, depuis qu’un communiqué du ministère de l’environnement et développement durable interdisit aux populations locales de s’abstenir des eaux des rivières Kasaï et Tshikapa à la suite de sa contamination. Il fonde ainsi son argumentaire autour des préoccupations suivantes :

Au ministre de l’environnement et développement durable :

1.   En date du 09 août  2021, un communiqué officiel de votre ministère, faisant suite à celui du 02 août de la même année demandait à la population de s’abstenir des eaux des rivières Kasaï et Tshikapa à la suite de sa contamination. La situation a-t-elle évolué puisqu’il n’y a jamais eu de communiqué contraire ?

2.   A ce jour, soit huit mois après, avez-vous évalué l’impact environnemental, humain et économique subi par notre pays ?

3.   Disposez-vous aujourd’hui des résultats fiables des analyses des eaux et autres sédiments ? Quand et dans quelles conditions ces prélèvements ont été faits ?

4.   Avez-vous déjà identifié les victimes et évalué le degré de leurs afflictions ?

5.   Qu’en est-il de l’aide du Gouvernement ? Jusqu’où a-t-elle était acheminée ? Quelles provinces et quelles zones ont-t-elle étaient servies ? Avez-vous un rapport quand à cette distribution ? sachant que cette pollution a touché trois provinces de la République.

6.   C’est l’eau qui était empoisonnée. Combien des puits d’eaux avez-vous creusé pour sauver la population ?

7.   Quelle suite avez-vous réservée aux lésions vaginales subies par les femmes du Kasaï ? Constat du reste fait par vous-même.

8.   Quel regard avez-vous sur votre gestion de cette catastrophe ? Travail achevé ? si non, que reste-t-il à faire ?

9.   Que faites-vous du principe pollueur payeur ?

10. Au Katanga, pourquoi assistez-vous impuissamment à l’empoisonnement de nos compatriotes par l’exploitation criminelle et illégale des mines qui polluent leurs eaux et environnement ?

11. Au-delà des sanctions administratives, pourquoi ne pas emprunter la voie judiciaire pour sanctionner ces entreprises et indemniser les populations ?

12. A la suite du procès initié par les plaintes de 7.879 plaintes des victimes de cette pollution, quel peut être l’accompagnement du Gouvernement de la procédure d’exéquatur ?

Au Ministre des affaires étrangères,

1.   A ce jour, soit huit mois après, avez-vous saisi les autorités angolaises sur cette question ?

2.   Qu’en est-il de la commission mixte qui devait être mise en place par nos deux États ?

3.   Auquel de nos deux pays revient la diligence ? Pourquoi donnons-nous l’impression d’être si faibles et si mous face aux angolais ?

4.   Quel regard avez-vous sur votre gestion diplomatique de cette catastrophe ? Travail achevé ? si non, que reste-t-il à faire ?

5.   Quelle est la réaction de notre pays face à la maltraitance devenue la norme de nos compatriotes en situation irrégulière en Angola par les autorités angolaises ?

6.   A la suite du procès initié par les plaintes de 7.879 plaintes des victimes de cette pollution, quel peut être l’accompagnement du Gouvernement de la procédure d’exéquatur ?

Pour rappel, entre juillet et août 2021, dans le cadre de l’exploitation industrielle  des mines en Angola, la société angolaise CATOCA Mining avait déversé des substances toxiques dans la rivière Kasaï et Tshikapa, et ont vraisemblablement altéré les propriétés de la rivière Tshikapa qui se déverse dans la grande rivière Kasaï, le plus grand affluent du fleuve Congo. L’incident a été non sans conséquence. Il y a eu perturbation des activités de pêche, de navigation, le manque d’accès d’eau à usage domestique et de recréation,  des maladies diverses, etc.

Lire aussi : Pollution des rivières congolaises: le procès contre la société angolaise Catoca ouvert, sentence dans 8 jours 

Japhet Toko