Des organisations non gouvernementales de défense des droits de l'homme tiennent à obtenir du Parlement, la loi portant protection des défenseurs des droits humains en République Démocratique du Congo. Un agenda de plaidoyer a été adopté par les ONGDH à l'issue de l'atelier organisé jeudi 10 mars pour pousser les parlementaires à répondre positivement à cette démarche lors de la nouvelle session parlementaire qui s'ouvre le mardi 15 prochain.
L’objectif est de fédérer la société civile et les acteurs institutionnels pour créer une synergie en vue de l'adoption de cette loi, selon Rostin Manketa, directeur de la Voix de Sans Voix.
"On a adopté un agenda, un agenda de plaidoyer, entre autres activités qui sont prévues il y a des rencontres qui sont prévues avec les officiels congolais notamment les parlementaires (députés nationaux et sénateurs) pour les sensibiliser sur l'importance de l'adoption d'une loi portant protection des défenseurs des droits de l'homme en République Démocratique du Congo. Si le temps le permet, ces rencontres pourront s'élargir à d'autres officiels qui accompagnent les défenseurs des droits humains dans la quête d'une loi portant protection des défenseurs des droits humains. Nous souhaiterions que la loi soit adoptée au cours de cette nouvelle session parlementaire qui commence le 15 mars et se terminera le 15 juin", a déclaré Rostin Manketa.
Selon M. Manketa, la RDC est en retard en matière de protection des DDH contrairement à plusieurs pays.
Les défenseurs des droits de l'homme évoluant au pays exercent dans des conditions difficiles, d’après le constat du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH).
"La proposition de loi dont nous débattons aujourd'hui apparaît comme une opportunité pour assurer davantage de leur protection mais aussi comme une boussole d'orientation des activités du défenseur des droits humains pour l'amélioration des droits de l'homme en République Démocratique du Congo. C'est pourquoi il est du devoir du bureau conjoint des Nations-Unies pour les droits de l'homme dans le cadre de son mandat de promotion et protection des droits de l'homme et de coopération technique en République Démocratique du Congo d'accompagner tous les acteurs non seulement à appuyer le processus d'adoption en cours mais aussi de développer les stratégies nécessaires pour sa mise en œuvre effective après sa promulgation", a précisé le représentant de Monsieur Abdoul Aziz Thioye, Directeur du BCNDH en RDC lors de cet atelier.
Le député national Jean-Pierre Kezamudru, membre de la commission permanente des droits de l'homme à l'Assemblée nationale a promis le soutien à cette démarche au cours de la session qui s’ouvre.
"La commission permanente des droits de l'homme de l'Assemblée nationale va accompagner cette proposition de loi jusqu'au bout, nous allons travailler assidûment pour que cette proposition de loi soit adoptée et promulguée par le Chef de l'État. Cette catégorie rend de grands services pour notre pays, malheureusement les DDH sont toujours marginalisés, on aime pas les écouter, ils sont souvent brimés, voilà pourquoi cette proposition de loi pourra donner la sécurité, la force aux défenseurs des droits de l'homme pour défendre les faibles, les démunis", a-t-il rassuré.
Avec l'appui des organisations internationales et d'autres partenaires, la société civile évoluant dans le domaine de la Défense des Droits de l'homme s'était dotée d'un projet de loi l'année dernière endossé par l'élu de Rutshuru dans la Province du Nord-Kivu, le député national Jean Paul Segihobe. Après l'endossement, la proposition de loi portant protection des défenseurs des droits humains en RDC a été déposée au bureau de l'Assemblée nationale.
Cet atelier des organisations de défense des droits de l'homme a été organisé notamment avec l'appui de Avocats Sans Frontières, Cordaid, Osisa et Defend Defenders.
Clément Muamba