Les travaux du 10e sommet du Mécanisme régional de suivi de l'accord cadre d'Addis-Abeba se sont clôturés ce jeudi 24 février à la Cité de l'Union africaine à Kinshasa. Au cours de ces assises, la RDC, à travers Félix Tshisekedi, a pris la tête de cette structure régionale des chefs d’Etat de la sous-région après la remise et reprise avec son homologue ougandais, Yoweri Kaguta Museveni.
Prenant la parole à l’occasion, Félix Tshisekedi dit placer son mandat sous le signe de la consolidation des progrès accomplis dans la mise en œuvre de l'Accord cadre d'Addis-Abeba et du renforcement de la coopération régionale pour gagner le pari de la paix durable.
« La RDC poursuit une logique de coopération avec tous les pays voisins en vue de résolution efficace des problèmes le long des frontières communes. À ce titre, certaines, plusieurs centaines de combattants des groupes armés étrangers ont été capturés et rapatriés dans leurs pays d'origine. Ce travail se poursuivra jusqu'à la pacification et à la stabilisation totale de la partie orientale de mon pays, notre but ultime. Nous avons intérêt à conjuguer nos efforts pour bâtir une paix collective sous peine d'annihiler les efforts de redressement de nos États respectifs. À ce titre, je vous remercie pour la responsabilité que vous avez résolue de confier au travers de ma personne à la RDC de présider à la destinée du mécanisme régional de suivi au cours des douze prochains mois. Au nom des Congolais et Congolaises, j'accepte volontiers votre décision collective, je place mon mandat sous le signe de la consolidation des progrès modestes seraient-ils, accomplis dans la mise en œuvre de l'accord cadre d'Addis-Abeba et du renforcement de la coopération régionale pour gagner le pari de la paix durable. Il revient à toutes les parties prenantes de se remobiliser pour redynamiser notre structure régionale de gouvernance dudit accord cadre et de mieux impliquer les populations dans la noble lutte pour la paix, la sécurité et la stabilité en RDC et dans la région », a déclaré Félix Tshisekedi dans son discours de circonstance.
Plusieurs défis doivent être relevés, fait-il savoir, pour rompre la spirale des violences découlant de l'activisme des groupes armés locaux et régionaux dont le plus nocif s'avèrent être les ADF, mouvement terroriste qui constitue une sérieuse menace à la sécurité et à la stabilité de la région.
« 9 ans jour pour jour se sont écoulés depuis la signature de l'accord cadre d'Addis-Abeba qui, jadis, avait suscité tant d'espoir notamment celui de l'avènement d'une nouvelle ère dans la région à savoir celle d'une paix, d'un développement durable, transcendée et matérialisée par une série d'engagements auxquels ont souscrit les parties prenantes que nous sommes. Cette paix condition sine qua non pour toute velléité de développement doit, en effet, découler d'un travail en synergie pour mettre fin aux cycles récurrents des violences armées et d'instabilité rencontrées depuis plus de deux décennies dans la région en général et à l'Est de la RDC en particulier. En effet, plusieurs défis demeurent à être relevés pour rompre la spirale des violences découlant de l'activisme des groupes armés locaux et régionaux dont le plus nocif se veulent être les ADF, mouvement terroriste islamiste qui constitue une sérieuse menace à la sécurité et à la stabilité régionale », a indiqué Félix Tshisekedi.
En plus de Félix Tshisekedi, six (6) chefs d’Etat ont fait le déplacement de Kinshasa pour participer à ce sommet. Il s’agit de l’Ougandais Yoweri Museveni, de l’Angolais João Lourenço, du Burundais Evariste Ndayishimiye, du Sud-africain Cyril Ramaphosa, du Congolais Denis Sassou Nguesso et du Centrafricain Faustin-Archange Touadera. D’autres pays dont la Tanzanie, le Kenya, le Soudan et le Rwanda se sont fait représenter par les membres de leurs gouvernements respectifs. Le secrétaire général adjoint de l'ONU, chargé du maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix et le président de la commission de l'U.A, Moussa Faki, ont également pris part à ce sommet.
L'accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région avait été signé en février 2013 par 11 pays de la CIRGL (Conférence internationale sur la région des Grands Lacs) sous l'égide de l'ONU, à Addis-Abeba, au lendemain de la prise de la ville de Goma par la rébellion du M23. Il interdit aux Etats notamment de s’ingérer dans les affaires internes des pays voisins et de soutenir les groupes armés pour combattre d’autres Etats.
Clément Muamba