Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a publié l’analyse de la situation des droits de l’homme de janvier à décembre 2021. Il ressort que parmi ces groupes armés, ce sont les combattants Maï-Maï Nyatura qui ont commis le plus grand nombre d’atteintes aux droits de l’homme (956 atteintes). Ils sont talonnés par divers autres groupes Maï-Maï (785 atteintes), les ADF (738 atteintes) et les combattants de la CODECO (349 atteintes) ainsi que les combattants des FDLR (361 atteintes).
L’activisme des Nyatura a été particulièrement violent dans les territoires de Masisi, de Rutshuru, de Nyiragongo et de Walikale. Ils ont exécuté sommairement au moins 122 personnes dont 26 femmes. Ils ont été aussi été auteurs de 305 atteintes au droit à l’intégrité physique (500 victimes, dont 88 femmes et 61 enfants victimes de violences sexuelles).
En 2020, ces combattants étaient déjà les plus violents du pays avec 757 atteintes recensés par l’ONU.
Il existe plusieurs factions des Nyatura. Ces groupes, selon le baromètre sécuritaire du Kivu, trouvent leurs racines dans la mobilisation armée du début des années 1990, notamment les combattants de la Mutuelle agricole des Virunga (MAGRIVI), les Mongols et plus tard la branche Hutu des Patriotes résistants congolais (PARECO). La plupart des groupes Nyatura prétendent protéger la population Hutu congolaise contre les Mai-Mai ou l'armée congolaise. Bien que de nombreux Nyatura opèrent de manière indépendante, certains se sont engagés dans des coalitions négociées par des hommes politiquesou les FDLR ou négociées localement. En 2020, plus de dix factions Nyatura étaient actives, toujours selon le baromètre sécuritaire du Kivu.