RDC : contraint de payer 66 taxes, le cimentier PPC Barnet appelle le gouvernement à réduire la pression fiscale et à empêcher la concurrence "déloyale" sur le marché du ciment

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De gauche à droite : Kalaa Katema Mpinga et Iqbal Omar, respectivement PCA et DG de PPC Barnet DRC. Ph. ACTUALITE.CD.

L'usine intégrée de production du ciment PPC Barnet RDC a annoncé, ce vendredi 10 décembre, la restructuration de sa dette vis-à-vis de ses partenaires pour des raisons d'ordre politique et économique. 

Pour l'usine moderne de Kimpese, le montant de la dette effective restructurée est estimé à 164 millions USD. Des prêts d'actionnaires d'un montant de 183 millions USD ont été capitalisés pour rétablir la solvabilité et la liquidité de PPC Barnet.

Les raisons ayant occasionné ce grand changement au sein de PPC Barnet

Iqbal Omar, Directeur général de PPC Barnet, évoque tout un chapelet des motifs. Il y a premièrement, le manque des grands travaux qui pénalisent les cimentiers. 

"Nous avons une usine de 1,2 millions des tonnes mais nous produisons à 35% de nos capacités. Nous sommes sur un marché en manque des projets d'infrastructures qui nous permettent d'accéder dans toutes les régions du pays", relève le DG Iqbal Omar. 

L'incapacité en profondeur des Ports de Matadi pour faire accéder le charbon, élément très capitale dans la fabrication du ciment, empêche cette cimenterie de bien tourner. 

"Pour réaliser le ciment, nous avons besoin de l'électricité et du charbon ou le gaz. Nous importons 10 000 tonnes de charbon du marché national et plus international. Le charbon entre l'année dernière et cette année à augmenter de 200%. Et Matadi n'étant pas un port en eau profonde, nous n'arrivons pas à faire accoster des grands bateaux transportant du charbon. Il faut des grands travaux pour améliorer les conditions d'accès au pays", explique M. Iqbal Omar. 

En outre, il y a les notes salées de la SNEL ainsi que les 66 taxes infligées à cette cimenterie. Une pression fiscale énorme qui empêche l'entreprise à bien fonctionner.

"Il y a également le coût de l'électricité que nous payons à la SNEL qui est complètement élevé par rapport aux autres pays. Mais aussi la pression fiscale forte. Nous payons plus de 66 taxes. Par rapport aux autres pays africains, c'est trop. On paye des taxes inexplicables : taxes sur la reconstruction, sur l'estampillage... Au Congo Brazzaville et en Zambie, il n'y a que 13 taxes. Ça pénalise la profitabilité et la rentabilité de l'entreprise. Les autorités du pays doivent nous aider", ajoute-t-il.

Le climat des affaires également cité parmi le chapelet des motifs négatifs déplorés par PPC Barnet.

"Le climat des affaires est parfois complexe. Après l'alternance pacifique, on a connu un gouvernement démissionnaire où beaucoup des dossiers ont été suspendus jusqu'à l'arrivée du nouveau gouvernement. Ce sont des choses qui pénalisent les affaires", déplore M. Iqbal Omar.

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Concurrence déloyale sur le marché du ciment

PPC Barnet déplore une concurrence déloyale qui s’observe sur le marché de la cimenterie en République Démocratique du Congo.

D'après le PCA de cette entreprise, Kalaa Katema Mpinga, les ciments qui viennent de l’Angola et du Congo Brazzaville sont favorisés en ne payant que très peu de taxes par rapport aux industries locales. Ces deux pays octroient des subventions à leurs industries, ce qui rend leur prix compétitif.

"L'industrie du ciment au Congo est sous pression surtout par nos voisins qui sont capables de mettre sur le marché du ciment moins cher. La raison principale étant qu'ils obtiennent des subsides de leur gouvernement respectif surtout en matière des livraisons des charbons. Ces derniers représentent 35% du coup de production. Nous n'avons pas de charbon dans l'ouest du Congo. Au Katanga, il y en a mais nous manquons des routes pour les acheminer ici. Nous devons les faire venir de très loin alors que nos voisins en bénéficient presque gratuitement. Nous déplorons que ceci soit permis de faire entrer du ciment au Congo en toute exonération des taxes alors que nous-mêmes, nous devons payer les taxes aussi inimaginables pour se conformer à la loi", a déploré le PCA Kalaa Katema Mpinga. 

Il a également lancé un plaidoyer au gouvernement afin qu'une solution soit trouvée en leur faveur.

"Nous demandons à ce que tout le monde soit mis à la même échelle. L'Etat doit nous aider à empêcher les importations illégales et non concurrentielles dans la République", a-t-il plaidé.

A propos de PPC BARNET DRC

PPC BARNET DRC est une usine intégrée de production de ciment, disposant d’un outil de production de dernière génération avec une capacité de 1,2 million de tonnes de ciment par an. L’entreprise représente un investissement de 300 millions de dollars et produit du ciment de qualité supérieure sous la marque Surecem (32.5) et le Surcast (42.5). PPC BARNET DRC emploie 150 salariés avec quatre bureaux commerciaux à Mbuji Mayi, Kisangani, Mbandaka et Gemena. PPC BARNET DRC est au cœur du développement des infrastructures en RDC et rend le ciment accessible à un prix abordable sur le territoire national

Jordan MAYENIKINI