RDC-ESU : en plein blocus, les étudiants en médecine de l’ULK soulagés par la décision du Conseil d’Etat déclassant leur université de la liste de celles déclarées non viables

Un auditoires d'étudiants dans une Université Congolaise. Ph. Droits tiers

L'Université Libre de Kinshasa (ULK) a récemment été déclassée dans le rang des établissements non viables pour organiser des études dans la faculté de médecine. Le Conseil d'Etat, siégeant en référés-suspension, a jugé recevable et fondée la requête de cet établissement universitaire contre la décision  du ministre de l'ESU, Muhindo Nzangi, interdisant le recrutement dans les facultés de médecine pour certains établissements.

Sur le terrain, les étudiants directement concernés par cette décision se disent soulagés. Ils sont en plein blocus en prélude des examens à venir. Ce jeudi 18 novembre, quelques-uns étaient tout de même visibles sur le campus universitaire, a constaté ACTUALITE.CD.

« Premièrement, on a été dévasté. Vous imaginez, commencer de G1 jusqu'à maintenant nous sommes en Doc 2 (2ème doctorat, ndlr) ce n'était pas facile pour nous. On se posait des questions : recommencer ? Parce que la décision qui nous avait été annoncée disant que nous allions tous partir à l'UNIKIN, je ne crois pas que ça allait être possible. Parce qu'à l'UNIKIN, je ne crois pas qu'on allait inscrire les étudiants en D3 … Alors il aurait fallu qu'on puisse recommencer le D1. Imaginez-vous étudiez de G1 et vous êtes arrivés en D2, vous avez déjà l'idée de passer en D3, vous vous dîtes que l'année prochaine, je serai médecin stagiaire, ça n'allait pas être facile pour nous de perdre nos 2 ans ensuite recommencer. On a vraiment été dévasté (…). Pour être franche, je me disais déjà que j'allais changer la faculté, j'allais partir à l'IFAD pour faire la santé publique, mais Dieu merci », a déclaré une étudiante en 2e année doctorat.

Elle a été complétée par un étudiant de sa promotion :

« Ça nous a tous frustrés un peu parce que vous voyez avec la médecine, on a commencé de G1 jusqu'à maintenant … Nous sommes en deuxième doctorat, et quitter l'université brusquement, on ne savait même pas encore quelles étaient les dispositions qu'on devrait prendre. Ça a été troublant même au niveau de la famille aussi. Nous avions eu à contacter les autorités de la faculté qui nous ont dit que de toutes les façons, les étudiants ne sortiront pas perdants ».

« Lorsqu’on avait déclassé l'ULK des universités viables, c'était vraiment une décision stressante, vraiment une décision qui est venue paralyser ma conscience. Sinon, nous avions aussi pris conscience qu'on devrait aussi se soumettre au règlement. En tout premier lieu, pour moi, quand la décision est venue, et si la décision demeurait toujours inchangée, j'aurais prévu de changer des universités. J'allais partir dans une université viable et chercher à m'inscrire, après préparer le texte pour continuer (…). J'ai la vocation de devenir médecin », a déclaré, pour sa part, un autre étudiant, cette fois de la 3e année doctorat.

Pour un des responsables de la faculté de médecine de l’ULK, cet établissement « existe depuis de longues dates … alors pourquoi le déclarer non viable ? En quoi est- il non viable? », s’est-il interrogé. Ainsi, a-t-il confié à ACTUALITE.CD, la décision du Conseil d’Etat n’est qu’une vraie justice.

Rappelons que sur toute l'étendue du territoire national, seules 16 universités ont été autorisées à organiser la faculté de médecine, selon la circulaire de Muhindo Nzangi. Cette décision avait été motivée par le rapport de l'ordre national des médecins présenté et adopté lors des travaux des états généraux de l'ESU tenus à Lubumbashi du 10 au 14 septembre 2021. Le patron de l'ESU avait interdit aux établissements d'Enseignement Supérieur non-retenus de recruter dans la faculté de médecine dès la prochaine année académique.

 Gloire Kipoy, stagiaire UCC