SADC: Face à l'insurrection jihadiste, le Mozambique demande officiellement une aide militaire régionale

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Le Mozambique a officiellement demandé l'aide militaire des pays d'Afrique australe pour lutter contre les jihadistes qui terrorisent depuis plus de trois ans le nord-est du pays, riche en gaz, a déclaré jeudi à l'AFP le ministre de la Défense.

La "demande d'intervention de la SADC (Communauté de développement de l'Afrique australe, ndlr) au Cabo Delgado a été formellement finalisée", a déclaré Jaime Neto par téléphone, ajoutant que le document officiel a été signé.

Fin juin, les seize pays de la région réunis à Maputo avaient annoncé un accord pour l'envoi prochain de troupes. Le président mozambicain Filipe Nyusi s'était jusque-là montré réticent à toute intervention étrangère, insistant sur la souveraineté du pays.

Le calendrier et le nombre de soldats qui seront envoyés ne sont pas encore connus.

Le Rwanda a annoncé la semaine dernière envoyer un millier de soldats dans le nord du Mozambique.

Des groupes connus localement sous le nom d'Al-Shabab ("les jeunes" en arabe) font régner la terreur depuis fin 2017 dans la province pauvre et à majorité musulmane du Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie, incendiant les villages et décapitant des civils. Leurs attaques sont montées en puissance depuis un an.

Le 24 mars, une attaque surprise d'ampleur contre la ville portuaire de Palma, qui a fait des dizaines de morts et des dizaines de milliers de déplacés, a inquiété la communauté internationale.

Cette attaque, l'une des plus importantes depuis le début des violences dans le Cabo Delgado, a interrompu un méga-projet gazier de 16,8 milliards d'euros, opéré par le français Total et situé à seulement quelques kilomètres de Palma.

Les attaques dans le nord-est du pays ont tué 2.900 personnes, selon l'ONG ALCED, et forcé près de 800.000 autres à fuir, créant une grave crise humanitaire, selon l'ONU.

Avec AFP


© Agence France-Presse