La conseillère spéciale du secrétaire général de l’ONU pour la prévention du génocide, Alice Wairimu a déclaré son inquiétude en rapport avec la montée des discours haineux dans la région éthiopienne du Tigré, des violences ethniques au Soudan du Sud, et des violences intercommunautaires en République centrafricain (RCA)
« En Éthiopie, nous enregistrons de plus en plus d’informations de tensions ethniques et religieuses, des discours de haine, des incitations à la violence et des allégations de violations des droits de l’homme et d’abus. Des meurtres, des viols, des déplacements de populations et des destructions de biens, continuent d’être signalés », a déclaré Alice Wairimu Nderitu devant les membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
Elle a indiqué avoir déjà demandé aux autorités éthiopiennes de mettre en place des mécanismes nationaux permettant une reddition des comptes des violations présumées des droits humains et des autres crimes commis. Selon Alice Nderitu, il s’agit « de s’attaquer aux causes profondes de la violence ethnique et de favoriser ainsi la cohésion et la réconciliation nationales ».
En République centrafricaine, la Conseillère spéciale pour la prévention du génocide s’est alarmée de l’augmentation des violations des droits humains, des violences ciblées contre les communautés et des déplacements forcés de civils commis par les groupes armés, les forces gouvernementales et le personnel de sécurité déployé de manière bilatérale. « Cela pourrait contribuer aux risques de crimes d’atrocité », a-t-elle mis en garde.
« Au Soudan du Sud, une grande partie de cette violence, qui est perpétrée selon des lignes ethniques, est alimentée par une prolifération croissante d’armes et de munitions, avec des milices armées », a-t-elle fait remarquer, en précisant que des violences localisées persistent dans de nombreuses régions du pays, alors que les progrès dans la mise en œuvre des termes de l’accord de paix sont limités.
Dans ces conditions, le bureau de la conseillère en prévention du génocide de l’ONU a plaidé en faveur d’une reddition des comptes pour les crimes d’atrocité commis et la mise en œuvre des mesures de justice transitionnelle contenues dans l’accord de paix. A ce sujet, elle est d’avis que la Cour hybride pour le Soudan du Sud, créée en coordination avec l’Union africaine, doit être rapidement opérationnelle.
Thérèse Ntumba