Mabiswa Selemani, administrateur a.i du territoire de Fizi, exige la fin de la désobéissance fiscale sur toute l’étendue de son entité et appelle les chefs des services en charge des mobilisations recettes de l’Etat à débuter les recouvrements des taxes et impôts.
La décision est contenue dans un communiqué officiel et ce, conformément aux résolutions issues du conseil provincial de sécurité du lundi 3 mai et celles adoptées par le conseil territorial de sécurité de Fizi lors des assises du mercredi 5 mai dernier.
Contacté par ACTUALITE.CD, M. Selemani soutient que l’action de la désobéissance fiscale décrétée par la société civile et la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) pour exiger à l'Etat de réhabiliter la route nationale numéro (RN5) ne peut pas dépasser un mois.
« Le communiqué en soit est clair. Nous avons autorisé les services de l'État à procéder à la perception des taxes et impôts parce que cette action de la société civile et la FEC, c'est une action citoyenne, elle est protégée par la loi congolaise mais ça ne doit pas dépasser un mois. Aussi, ce n'est pas seulement dans le territoire de Fizi où on a décrété l'incivisme fiscal. Ce n'est pas seulement la province du Sud-Kivu, qui a des problèmes de routes et ce n'est pas seulement la route numéro 5, il y a la route numéro 2, il y a des routes d'intérêt provincial », a-t-il dit à ACTUALITE.CD.
Et d’ajouter : « La société civile est un partenaire de l'Etat, elle n'est nulle part dans des institutions de la République. Alors il y a des mesures qui sont prises à tout celui qui va étouffer les mouvements des taxateurs ».
Mais du côté des organisateurs de cette action citoyenne, on ne décolère pas. La société civile et la FEC disent considérer cette décision de « sans effet ». Pour Maître Santos Kitandala, président territorial de la société civile, leur action citoyenne ne prendra fin que le jour où la route sera réhabilitée car, soutient-il, il n’y a aucune durée prévue pour la désobéissance fiscale.
« Nous avons déjà organisé plusieurs rencontres à Baraka et à Fizi. Nous n'avons jamais trouvé un compromis de dire qu’aujourd'hui ou demain on peut commencer à taxer. Lui-même prend cette décision sans nous impliquer. La question que nous nous posons, c'est de savoir si la route a été réhabilitée. Il y a d'autres travaux que l'État doit exécuter, est-ce qu'il les a faits ? Nous disons que la désobéissance continue jusqu'au jour où la route sera réhabilitée. Et toute la population est derrière cette action car les taxes à Fizi sont pour enrichir les poches des privés. Il n'y a pas de loi qui réglemente la durée pour la désobéissance fiscale non plus une infraction pour la désobéissance fiscale. Ça tombe à pic parce que nous sommes tous des juristes. L’administrateur doit savoir ça, c'est une action de la population et ce qu'il fait, c'est contre son peuple (…) », a-t-il dit.
A Baraka, le maire de la ville, Jacques M’Bùcwa Hussein, a autorisé les chefs des services de l'État en charge des mobilisations des recettes à débuté avec des recouvrements des taxes et impôts dans les différents marchés depuis le 4 Mai dernier. Ce, après trois mois de désobéissance fiscale décrétée par la société civile et la FEC à Baraka et dans le territoire de Fizi (Sud-Kivu) pour exiger à l'Etat de réhabiliter la route nationale numéro (RN5).
Malgré toutes les mesures prises pour mettre fin à cette action citoyenne, la population reste fidèle à l'appel de la société civile.
Lubunga Lavoix, à Baraka