Les activités ont finalement repris ce lundi 26 avril en ville de Butembo (Nord-Kivu) après trois semaines de paralysie suite aux manifestations visant à exiger le départ de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco), accusée de ne rien faire pour protéger les civils face aux massacres dans la région de Beni.
Dès 9 heures, des boutiques, magasins et banques ont ouvert leurs portes. Il en est de même pour le petit commerce. Au marché central, les vendeurs des produits manufacturés ont rejoint ceux des vivres qui y étaient déjà depuis la semaine dernière. La circulation est intense au centre-ville. Même les stations services ont ouvert, alors que pendant la grève certaines n'ouvraient que le soir pour ravitailler les nécessiteux.
Cette reprise est consécutive aux appels lancés le week-end par les organisateurs, notamment le groupe de pression Véranda Mutsanga ainsi que les corporations affiliées à la Fédération des entreprises du Congo (FEC) qui estiment avoir fait passer le message, notamment le ras-le-bol des populations face à la recrudescence des massacres. Les organisateurs projettent des réunions d'évaluation et promettent adapter la stratégie pour maintenir la pression sur les autorités, y compris celles de la Monusco, et permettre aux habitants de vaquer à leurs activités.
C'est depuis le 5 avril que les habitants de Butembo ont séché les activités pour dénoncer l'inefficacité des troupes de l'ONU. Aux côtés des villes mortes, l'on a assisté pendant trois semaines à des marches et des rassemblements de militants des mouvements citoyens, des groupes de pression, des enfants. Une première action du genre depuis que la région fait face à des troubles.
Claude Sengenya