Tueries dans l’est de la RDC : le CNSA invite le gouvernement à prendre en compte les revendications des populations en vue de lever les options claires dans son partenariat avec la Monusco

Manifestation de la population contre l'insécurité à Butembo/Ph ACTUALITE.CD

Le Conseil National de Suivi de l'Accord et du Processus Électoral (CNSA) a examiné la situation sécuritaire de la RDC, avec un accent particulier sur le Nord-Kivu. C'était au cours de sa session hebdomadaire ordinaire tenue le mardi 13 avril 2021 et en session extraordinaire, le jeudi 15 avril 2021.

Le CNSA dit avoir suivi avec attention les évènements dans cette partie du pays, notamment à Beni, Butembo et Nyiragongo, causant mort d'hommes et destruction des biens.

Dans son communiqué final, le CNSA a formulé des recommandations au gouvernement afin de résoudre la question de l'insécurité dans la partie Est de la République Démocratique du Congo :

• Prendre en compte les revendications des populations et de les intégrer dans son programme, en vue de lever les options claires dans le partenariat entre la RDC et la Monusco, l'unique façon d'éradiquer de manière définitive l'insécurité du pays dans son ensemble, particulièrement au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et en Ituri ;

• Mettre à la disposition de l'armée des moyens conséquents pour la défense de l'intégrité territoriale et la protection des populations et de leurs biens, car cette situation a trop duré.

Cette institution dit comprendre la colère des populations qui est une conséquence de plusieurs atrocités, assassinats, tueries, viols, violences, pillages, décapitations, kidnappings, bref, l'humiliation de notre identité nationale, perpétrée par les forces négatives. Toutefois, il rappelle que cela ne justifie pas que le pays soit pris pour un État de non droit.

Le territoire de Beni reste l’épicentre des violences dans l’est du pays où depuis 2014, les civils sont tués dans une série des massacres à grande échelle par des combattants ADF. Cette situation a entraîné des déplacements massifs des populations dans la région abandonnant des villages entiers entre les mains des assaillants. La situation est la même dans la province de l’Ituri, où des miliciens CODECO endeuillent la population depuis fin 2017 dans le territoire de Djugu.

La spirale de violences ne fait que s’aggraver avec les récents affrontements entre les jeunes des communautés Nande et Hutu dans le territoire de Nyiragongo, près de la ville de Goma où plusieurs morts ont été enregistrés. 

Clément Muamba