RDC : les violences des ADF couplées aux conflits interethniques dans l’est menacent la stabilité du pays, prévient Bemba

ACTUALITE.CD

Jean Pierre Bemba dit noter avec « effroi » l'accentuation des violences « injustifiées » dans l’est du pays, précisément dans les Kivus et l’Ituri. Il déplore les morts et les déplacés internes causés par ces atrocités.

L’ancien vice-président de la RDC cite notamment la rébellion de Allied democratic forces (ADF) qui attaque et tue les civils dans les territoires de Beni (Nord-Kivu) et Irumu (Ituri). Il déplore également les violences communautaires notamment dans le territoire de Djugu, au nord de la ville de Bunia, chef-lieu de l’Ituri. Le président du MLC prévient que ces atrocités constituent une source d’instabilité du pays.

« Outre les attaques barbares des groupes armés notamment les ADF, les conflits interethniques de triste mémoire entre les Hemas et les Lendus ainsi qu’entre les Nandes et les Hutus ressurgissent, mettent à mal la coexistence entre communautés ainsi que la stabilité du pays tout entier », note-il dans un communiqué publié ce mercredi 14 avril.

Lors de la guerre civile de l’Ituri (1999-2003), Jean-Pierre Bemba, alors chef rebelle à la tête de l’armée de libération du Congo (ALC), avait mené une médiation dans le conflit interethnique qui opposait les communautés Hema et Lendu. Ses “bons offices” avaient abouti à l’enterrement symbolique de la hache de la guerre au stade Amani de Bunia mettant fin aux violences. Cérémonie qu’il avait personnellement présidée.

Dans son communiqué de ce mercredi, M. Bemba « invite les institutions de l’Etat à prendre les mesures correctes de ces événements pour enfin assurer une protection à notre population, garantir la paix et mettre un terme définitif à ce déferlement de violences ». Il appelle les « congolais à ne pas considérer ces violences récurrentes comme des faits divers », car « il en de la survie de notre nation », a-t-il interpellé.

Les violences communautaires ont resurgi en Ituri fin 2017, plus précisément dans le territoire de Djugu où sévit la milice CODECO composée des membres de l’ethnie Lendu. Cette milice a répandu ses violences dans les territoires de Mahagi et une partie d’Irumu.

Mais l’épicentre des violences dans l’est du pays demeure le territoire de Beni où depuis 2014, les civils sont tués dans une série des massacres à grande échelle par des combattants ADF. Selon le rapport de la CENCO, 6 000 personnes ont été tuées de 2013 à Beni, alors qu’en Ituri 2000 morts ont été enregistrés pour la seule année 2020. Cette situation a entraîné des déplacements massifs des populations dans la région abandonnant des villages entiers entre les mains des assaillants.

La spirale de violences ne fait que s’aggraver avec les récents affrontements depuis dimanche dernier entre les jeunes des communautés Nande et Hutu dans le territoire de Nyiragongo, près de la ville de Goma. Une dizaine de morts sont déjà enregistrés.

Clément Muamba