Constant Omari Selemani a annoncé ce lundi 29 mars qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession à la tête de la Fédération Congolaise de Football Association (FECOFA). Il a fait cette déclaration à la suite de l’élimination de l’équipe nationale qui était engagée aux éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), Cameroun 2021.
63 ans, il est le président de la FECOFA depuis 2003. En décembre 2017, il avait été réélu comme président de cet organe de gestion du football national pour un nouveau mandat de 4 ans. Membre du Conseil de la FIFA depuis 2015, il avait même été président par intérim de la Confédération africaine de football (CAF).
« Je veux être très clair. Je ne serai pas candidat pour la simple raison que j'ai beaucoup fourni au niveau de la FIFA, au niveau de la CAF et au niveau de la Fédération. Il faut laisser aux autres, qui en ont les ambitions de pouvoir continuer (...) », a-t-il dit au micro de nos confrères de Canal+.
Et d’ajouter :
« Mon seul regret, c'est que si on change pas aujourd'hui ce que je suis en train de décrier, ceux qui viendront, quelles que soient les qualités qu'ils peuvent avoir, ils ne vont pas progresser et peut être qu'ils vont plus sombrer encore ».
Il a également souligné la responsabilité des joueurs pendant les éliminatoires.
« Analysez les buts que nous avons encaissés, cela n’a rien à avoir avec l’organisation. Quand ils viennent à Kinshasa, c’est en business class. Ils logent dans un hôtel 5 étoiles. Ils ont des primes. Je doute fort que 80% de joueurs des équipes nationales en Afrique reçoivent la même chose (…). J’ai toujours demandé aux joueurs d’effectuer leur propre introspection, leurs rôles », fait savoir Omari.
Il ne s’est pas prononcé particulièrement sur le sélectionneur national, mais il note que l’équipe n’a pas évolué.
« Quand j’observe que l’équipe était nulle sur tous les compartiments. Je refuse d’analyser le match retour. Prenez le match aller (contre le Gabon ndlr), superposez sur le match retour. Quelle progression a été faite? Chacun doit se remettre en question : les joueurs, le staff, la fédération, le gouvernement, tout le monde ».
Il explique également ces contreperformances par la gestion cavalière du sport au niveau national.
« Il ne faut pas défoncer une porte qui est déjà ouverte. La fédération n’a pas des moyens pour construire ou réhabiliter des stades. J’ai sensibilisé en disant qu’il n’y a plus d’infrastructures. Il n’y a pas de politique sportive nationale. C’est cela la réalité. Je n’ai pas la langue dans ma poche. Nous nous battons. Le reste? Des épiphénomènes ».
Il donne également des exemples :
« Les fonds sont sortis le jour du voyage à 19H30. Qui s’est posé la question : « comment ces joueurs sont arrivés ici et logés dans ces hôtels? Si on avait croisé les bras, les joueurs ne seraient pas arrivés. Est-ce que je dois continuer pendant des années à fonctionner comme cela? Pourquoi on doit continuer à fonctionner en mode urgence ? », s’est-il interrogé.
Les prochaines élections à la FECOFA auront lieu en décembre 2021. Entre-temps, les Léopards seront absents à la CAN pour la première fois depuis 2012 soit après avoir participé lors des quatre (4) dernières éditions : 2019 en Egypte, 2017 au Gabon, 2015 en Guinée Equatoriale, 2013 en Afrique du Sud.
Japhet Toko