RDC: la guerre entre les deux factions du NDC-R a profité à plusieurs groupes armés dont les FDLR  

Guidon Shimiray, Ph. Droits tiers

Les violences provoquées par les deux ailes du Nduma défense du Congo-Rénové (NDC-R) au Nord-Kivu se poursuivent. Les affrontements jadis centrés autour de Pinga et de zones clés le long des frontières des territoires de Walikale et de Masisi, se sont étendus à d’autres parties du territoire de Walikale depuis octobre 2020. Selon un rapport du groupe d’experts de l’ONU sur la RDC, ces violences ont entraîné une diminution du contrôle exercé par la faction Guidon sur le territoire et la perte de plusieurs zones minières par cette dernière, dont celle de Matungu. 

« Le vide laissé dans plusieurs zones et sites miniers des territoires de Masisi et de Rutshuru et dans le sud du territoire de Lubero a permis à d’autres groupes armés, dont les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR)-Forces combattantes abacunguzi (FOCA), le Collectif des mouvements pour le changement/Forces de défense du peuple (CMC/FDP), l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS) et les Maï-Maï Mazembe, de prendre le contrôle de certaines positions, souvent par la violence », dit le rapport des experts onusiens publié en décembre 2020.

Pour rappel, c’est le 8 juillet 2020 que le Nduma défense du Congo-Rénové (NDC-R) s’est scindé en deux factions : l’une dirigée par l’ancien chef du NDC-R, qui fait l’objet de sanctions, Guidon Shimiray Mwissa  l’autre par l’ancien commandant en second du NDC-R, Gilbert Bwira Chuo.  La scission est le résultat de mois de tensions croissantes au sein du NDC-R et de la perte de soutiens importants par Guidon, en particulier au sein des FARDC (voir annexe 10 pour plus d’informations sur les raisons de la scission).